genre: drame (interdit aux - 12 ans)
année: 2004
durée: 1h50
l'histoire: Deux garçons, Ignacio et Enrique, découvrent l'amour, le cinéma et la peur dans une école religieuse au début des années soixante. Le père Manolo, directeur de l'institution et professeur de littérature, est témoin et acteur de ces premières découvertes.
La critique d'Alice In Oliver:
On ne présente plus Pedro Almodovar. En effet, celui-ci fait partie de ces réalisateurs espagnols qui ont réussi à imposer leur style en dehors des frontières ibériques. Le cinéaste s'est notamment distingué en signant Talons Aiguilles, Volver, Etreintre brisées et La Mauvaise Education.
Au niveau des la distribution, ce drame, réalisé en 2004, réunit Gael Garcia Bernal, Fele Martinez, Daniel Gimenez Cacho, Lluis Homar et Javier Camara. Pedro Almodovar reconnaît avoir mis plus de 10 années avant d'élaborer le scénario du film.
D'ailleurs, le réalisateur est fidèle à son style en signant un drame plus étrange qu'à l'accoutumée. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Dans les années 19800, Ignacio et Enrique se retrouvent.
Ensemble ils ont grandi vingt ans auparavant dans une école religieuse et ont tous les deux subi l'omniprésence, les émois sexuels, ainsi que les mauvais traitements du père Manolo, un professeur de littérature et prêtre pédophile passionnément épris d'Ignacio.
Avec un tel scénario, Pedro Almodovar aborde un sujet sensible, à savoir la pédophilie. Mais avant tout, La Mauvaise Education relate l'histoire de deux jeunes gosses plongés dans une Espagne franquiste. A partir de là, Pedro Almodovar décrit un régime autoritaire, dicté par la souffrance, les monsonges et les pulsions sexuelles. Le traumatisme trouve donc son origine dans l'enfance de deux garçons, Ignacio et Enrique. Le film se divise alors en deux parties très distinctes.
La première nous relate les premières années de nos deux jeunes héros.
C'est de loin la partie la plus intéressante du film. Pedro Almodovar brosse le portrait d'un pays plongé dans une sorte de tyrannie disciplinaire où ne règnent que la peur et le silence. La seconde se concentre davantage sur les retrouvailles entre Enrique et Ignacio.
Parallèlement, il est aussi question d'amour, de vengeance, de meurtre, de jalousie et de trahison. Indéniablement, les souvenirs et les événements du passé ont eu un impact sur la psychologie des deux principaux protagonistes, surtout Ignacio, profondément marqué par ce qu'il a vécu.
Une fois adulte, Ignacio connaît une sorte de crise identitaire: il est à la fois homme, acteur, femme, transsexuel, voire un peu tout cela à la fois. Le jeune homme a aussi pour ambition de réaliser un film intimiste, qui ferait office de psychanalyse en évoquant les cicatrices de son enfance.
Le long-métrage prend alors les allures d'un film noir. Encore une fois, ce film de Pedro Almodovar est peuplé de personnages singuliers. Néanmoins, la seconde partie du film se révèle moins intéressante que la première.
Certes, La Mauvaise Education peut s'appuyer sur d'excellents interprètes, Gael Garcia Bernal en tête. Toutefois, difficile de s'attacher réellement à son personnage. Même remarque concernant les protagonistes secondaires. A force de multiplier les flashbacks, le récit finit par devenir un peu confus et décousu, à l'image de ce frère, sosie d'Ignacio et qui vient jouer les trouble-fêtes.
Mais ne soyons pas trop sévère, dans l'ensemble, La Mauvaise Education reste un film choc, troublant et parfois fascinant.
Note: 15/20
film La Mauvaise éducation bande annonce VF par dm_514260aa84f22