16 ans ou Presque // De Tristan Séguéla. Avec Laurent Lafitte, Christophe Malavoy et Judith El Zein.
16 ans ou Presque c’est une comédie honorable avec une bande d’acteur qui fait le boulot demandé. Ce n’est pas forcément suffisant pour une être une excellente comédie. Celle-ci
saura ravir les adolescents et même les moins adolescents. Je n’ai plus 16 ans et pourtant j’ai réussi à rire par moment devant ce film qui me rappelle en grande partie qui je pouvais être
parfois quand j’étais ado (et que je suis peut-être parfois encore, mais chut, il ne faut pas le dire). Tristan Séguéla ne cherche pas à rare d’effets de mise en scène ce qui est
regrettable, surtout qu’il y avait largement de quoi faire un film légèrement sous acide. Le ton aurait été plus acide et donc beaucoup plus drôle. Certaines scènes, sensées être amusantes, sont
de ce fait un peu mollassonnes. Il faut donc que le film insiste plus ou moins ici et là pour que cela fasse son effet. Mais dans tout cela il y a Laurent Lafitte. L’acteur n’est
pas la révélation de l’année mais il est efficace. Et puis celui qui incarne son frère, Victor George, est suffisamment doué pour que l’on se laisse prendre au jeu.
A 34 ans, Arnaud Mustier, avocat et philosophe, est un symbole de réussite et d'excellence. Pour son frère Jules, 16 ans, il est surtout chiant, très très chiant ! Jusqu'au jour où Arnaud est
pris d'étranges pulsions et se découvre quelques boutons d'acné. Le diagnostic tombe : il souffre d'un syndrome rare de puberté tardive. Emporté par un tourbillon hormonal, et en compagnie de son
frère et sa bande, il va découvrir la jeunesse qu'il n'a jamais eue.
16 ans ou Presque est donc une comédie parfois drôle mais qui n’innove malheureusement pas tant que ça. Parfois j’ai eu l’impression de voir une sorte de régression de
l’excellent film Les Gamins (avec Alain Chabat et Max Boublil) mais j’ai malgré tout passer un bon moment et c’est aussi ce que j’étais venu
chercher. Si vous êtes une bande de potes, je pense que ce sera parfait pour une petite sortie cinéma. Dans tout cela, l’humour lorgne par moment sur le gras mais je n’ai rien contre ce genre
d’humour, de toute façon je ris aux blagues pipi-caca de Two and a Half Men (c’est vous dire). Et puis je n’ai rien contre tous les clichés de l’adolescence dans le sens où il
fallait bien cela pour nous faire une batterie de scènes amusantes avec Arnaud Mustier atteint d’un syndrome de puberté tardive. On ressort de ce film sans réelle surprise.
Disons que c’est dommage que l’on puisse avoir un sentiment de déjà-vu.
Du coup non, 16 ans ou Presque ce n’est pas du grand art et je suis assez partagé car d’un côté j’ai passé un bon moment, j’ai bien ri et puis la bande originale est plutôt bonne
(on évite la pop-teenager et l’on nous passe du Macklemore). Mais d’un autre côté il y a un cruel manque de bonnes blagues mémorables. Alors oui, il y a des trucs assez drôles et
Laurent Lafitte est top mais voilà, ce n’est pas suffisant pour bouger les quelques trous d’air du film à des moments clés de celui-ci. Par contre, 16 ans ou
Presque reste bien meilleur que sa bande annonce ne semblait bien vouloir le vendre. J’avais légèrement peur de tomber sur un truc pas drôle ou efficace du tout et puis finalement c’est
tout le contraire qui s’est passé donc je suis assez content. On ne peut pas dire que le film ne tente pas de séduire les ados, utilisant tous les codes de ceux-ci à tire-larigot. Je pense
proposer ce film à mon petit frère qui sera ravi de le voir.
Note : 5/10. En bref, c’est sympathique et cocasse mais cela ne force pas trop sur le bulbe quand il s’agit de faire dans la comédie originale.