Une nouvelle voie de recherche contre l’un des processus responsables du vieillissement cellulaire s’ouvre, avec cette recherche australienne. Une nouvelle cause de vieillissement vient d’être identifiée par ces chercheurs de l’University of New South Wales et, selon ces conclusions présentées dans la revue Cell, le processus pourrait bien être inversé.
Il s’agit des mitochondries, ces minuscules batteries qui donnent à nos cellules l’énergie nécessaire pour exercer les fonctions biologiques clés. Cependant, la cascade d’événements moléculaires permettant la communication à l’intérieur de la cellule, entre la mitochondrie et le noyau, est parfois rompue, et alors le vieillissement s’accélère, explique le professeur Sinclair basé à la Harvard Medical School. C’est cette rupture dans le processus qui vient d’être identifiée comme une cause de vieillissement possible chez les animaux. Cette communication pourrait être rétablie, selon les chercheurs, ce qui ouvre la voie à de nouveaux traitements pour les maladies liées à l’âge comme le cancer, le diabète de type 2, l’atrophie musculaire et les maladies inflammatoires.
Un candidat qui transforme un soixantenaire en jeune de 20 ans ? C’est l’image hoisie par les chercheurs qui montrent qu’avec le vieillissement, les niveaux d’un composé chimique, NAD (Nicotinamide adenine dinucleotide), qui initie cette cascade de communication, diminuent. Ici, les chercheurs identifient un composé que les cellules transforment en NAD, et qui permet donc de rétablir la communication et la fonction mitochondriale. Ils montrent, sur l’animal, qu’administré suffisamment tôt dans le processus de vieillissement, en 1 semaine seulement, le composé redonne aux muscles de souris plus âgées des muscles de jeune souris et réduit la résistance à l’insuline et l’inflammation liées à l’âge.
Une protéine néfaste : Ces travaux mettent à nouveau en lumière le rôle délétère d’une protéine, HIF- 1, déjà connue pour son action dans le cancer et qui, ici, qui contribue à couper la communication entre mitochondrie et noyau cellulaire. C’est un nouveau lien établi, aussi, entre cancer et maladies liées au vieillissement.
Ce nouveau composé capable d’induire la production de NAD représente un espoir pour traiter les maladies mitochondriales rares, les maladies liées à l’âge ou pour optimiser la longévité et la santé. Un résultat qui s’ajoute à ceux, nombreux sur le sujet, de la même équipe, comme la découverte de l’action du resvératrol, un composé naturel du vin rouge sur un gène clé du vieillissement, le gène SIRT1. Une équipe de recherche convaincue que vieillissement peut être une condition réversible.
N.B. Le professeur Sinclair a fondé Metrobiotech, pour tester le composé qui a été développé. Il est également consultant pour GlaxoSmithKline et d’autres laboratoires et biotechs.
Source: Cell 19 December 2013 10.1016/j.cell.2013.11.037 Declining NAD+ Induces a Pseudohypoxic State Disrupting Nuclear-Mitochondrial Communication during Aging (Vignette “Mitochondrie”@NIH)
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