Il ne vous reste plus qu’un mois pour visiter l’exposition Félix Ziem au Petit Palais.
Après les rétrospectives présentées avec succès à Marseille, Martigues et Beaune, le Petit Palais expose une centaine d’oeuvres de la donation Ziem (peintures, aquarelles et dessins), entrée au musée en 1905.
En 1842 il découvre L’Italie et Venise, qui devient sa principale source d’inspiration.
L’eau et le ciel occupent une place prédominante dans les paysages lumineux qui ont fait sa renommée. Plus inattendus, ses carnets de voyage, ses croquis saisis sur le motif, ses copies d’après les maîtres italiens et hollandais, ses esquisses qui laissent libre cours aux élans de la couleur révèlent les secrets de l’atelier et racontent un autre Ziem.
Venise était la principale source d’inspiration de l’artiste. Venise est un lieu redécouvert par les écrivains romantiques tels que Byron, Chateaubriand et Musset. Félix Ziem en allant à Venise vient copier les védutistes tels que Canaletto et Guardi. Il découvre également Venise sous le filtre de deux artistes du XIXe siècle, Turner et Corot.
Il entreprend son premier voyage pour la porte de l’orient en 1842, il part de Nice. Il arrive à Venise le 14 juin. Il reste une dizaine de jours dans la ville, il la décrit comme paradisiaque, aux rues inondées de soleil.
Il revient à Venise 4 ans plus tard, c’est le point de départ pour une visite à Constantinople. Grande importance de Venise dans la carrière du peintre, à chaque salon une vue de Venise est présentée.
L’artiste a toujours été fasciné par le grand canal, il l’a peint sous toutes ses facettes, les vues peintes sont toutes différentes, notamment dans le rendu des atmosphères et des variations lumineuses. Les points de vues varient, la plupart d’entre eux sont pris depuis une gondole.
Ziem suit uniquement le goût de son époque, le grand canal haut lieu touristique au XIXème siècle.
Connu comme le peintre de Venise, Ziem a également au cours de ses nombreux voyages peint des scènes plus exotiques, des vues de la Tour Eiffel, mais aussi des portraits, des scènes de genre, des natures mortes…
Les jaunes s’habillent d’or, les oranges de cuivre, les rouges deviennent rubis, les bleus sont cobalt, les verts se parent de citron et le blanc n’est plus que lumière. Tels sont les termes que l’on peut employer pour décrire la palette de Ziem. Ses couleurs vibrent dans une compréhension totale des effets de lumière, préfigurant le travail des impressionnistes près de 30 ans avant.
D’ailleurs, Vincent Van Gogh l’enviait pour ses bleus en disant : "Je voudrais pouvoir faire des bleus comme Ziem qui ne bougent pas tant que les autres."
Théophile Gautier, qui compara la peinture de Ziem à celle de Turner a donné cette définition de son talent : "Chaque artiste a une patrie idéale souvent éloignée de son vrai pays… La patrie de Ziem est Venise. C’est là que sa peinture a son domicile légal. Avec une goutte d’eau où se dissout une parcelle de couleur, il bâtit en quelques coups de pinceau une maison au crépis vermeil. Mais ce qu’il exprime mieux encore, c’est l’eau verte de la lagune, brisée en mille écailles de lumière et reflétant le caprice du ciel à travers le sillage et les remous des gondoles qui dérangent les silhouettes répercutées des palais."