Un portrait de Tobie Nathan
le 2 janvier 2014, sur France Culture, à 14h00
"Je suis comme la goutte qui file entre les doigts pour s’en aller rejoindre la source…", écrit-il de lui. Né en 1948, juif d’Egypte, il aurait dû s’appeler Yom Tov, mais les circonstances historiques et politiques de la vie lui ont enlevé ce droit. On le nomma officiellement Eïd, sur le papier, mais tout le monde l’appelait Tobie. "J’ai toujours été étrange à moi-même", dit-il ! Et c’est peut-être ce parcours, les aléas de sa vie, les rencontres, les souvenirs de son univers cosmopolite de l’enfance qui ont fait de lui le tenant de l’ethniopsychiatrie, en France et ailleurs, cette science qui tient compte de l’origine cuturelle et religieuse pour soigner les patients.
Tobie Nathan est un homme que l’on aime ou que l’on déteste, il ne laisse personne indifférent. Dans le monde de la psychanalyse, il a bouleversé les codes, s’est élevé contre des principes établis et les méthodes en cours ; il a inventé des outils et une autre façon d’apporter la psychanalyse la plus avancée aux personnes les plus démunis, aux migrants, tout en s’enrichissant de leurs savoirs et de leurs pratiques.
Il se met à l’école de ceux qui viennent le consulter, en chercheur, et ses patients deviennent des collaborateurs dans cette démarche et dans le respect de la multiplicté des êtres.
Du Caire à la France, retour sur le théâtre de la vie ou des vies de Tobie Nathan, professeur émérite de psychologie clinique et pathologique à l’université de Paris VIII, diplomate, écrivain, ce qui l’a construit, ce qui le nourrit, son patrimoine historique et culturel, son chemin d’homme de science et d’homme tout court, ses univers personnel et public,dans une émission spéciale ‘Grand portrait’ de La Marche des sciences. Emission émaillée d’archives sonores de l’INA et de reportages surprises réalisés par Céline Du Chéné auprès de proches de notre invité.La Marche des sciences
par Aurélie Luneau — Le site de l’émission