Après douze jours d’opération Sangaris en Centrafrique, les militaires français poursuivent le désarmement des groupes armés à Bangui, où la tension règne malgré les appels à mettre un terme aux massacres inter-religieux ensanglantant le pays, et ayant engendré 210 000 déplacés en deux semaines. Un processus complexe dans un pays en proie au chaos depuis le coup d’Etat de mars dernier. Qui se bat contre qui ? Quelle pourrait être la durée réelle de cette intervention ? Sommes-nous pris au piège, dans une guerre de religion ? Y a-t-il une possibilité technique d’organiser une élection présidentielle ? Quel est à ce jour, le véritable degré d’implication des autres pays européens, en termes militaires ou financiers ? Allons-nous rester seuls dans le piège, et jusqu’à quel point ? L’incompréhension règne autour de cette intervention avec seulement 51 % d’opinions favorables, les Français se demandant si nous allons ainsi intervenir dans tous les conflits inter-ethniques, inter-religieux, inter-tribaux du continent africain, même si nous sommes à même de comprendre que c’est un continent, avec lequel nous avons des liens, notamment économiques. Quelle peut être la pensée présidentielle, par rapport à tous ces facteurs contradictoires ? Autant de questions importantes, qui restent en suspens.
L’opération de désarmement des rebelles en Centrafrique, a débuté, il y a quelques jours. Ainsi, nous sommes dans une guerre urbaine, difficile à mener, avec un dispositif de type tâche d’huile. Il s’agit de faire du renseignement et les bérets rouges sont habités au théâtre africain, la présence française ayant un effet dissuasif. Il faut que les armes quittent la rue et la visibilité. Mais les Français ne sont pas restés sur Bangui. Il faut qu’ils se déploient, avec des unités de forces spéciales qui sont déjà présentes, des hélicoptères. Mais il faut que les renforts africains arrivent (2000, 4000, 6000 hommes), car le nombre de points à sécuriser est non-négligeable. Toujours est-il que les Français sont aux avant-postes. En même temps, les Africains sont présents sur le terrain, mais ils manquent de commandement, les soldats de la Fomac tentant de faire le boulot. Le problème de la force africaine qui est présente, c’est qu’elle n’a pas été à même d’éviter les exactions et les massacres. La population civile tente de se réfugier, en cas de tensions, auprès de leurs bases, mais sans coordination en amont. Cet amalgame entre Gabonais, Camerounais et quelques Nigériens fonctionnent plutôt bien, mais un cercle vertueux doit se mettre en place, dans le temps long. Il conviendra également de restructurer l’armée centrafricaine, ce qui prendra longtemps.
Le triple piège est militaire avec des individus pouvant se disperser facilement dans la savane, religieux entre chrétiens, musulmans et animistes, et enfin politique, le but inavoué de Hollande étant de mettre en place un pouvoir stable et reconnu. Ainsi, en Centrafrique, nous avons une situation comparable au Mali ou plutôt à la Côte d’Ivoire en 2003-04, toutes proportions gardées, avec Bangui qui a abandonné ces dernières années, le nord du territoire, où les musulmans sont majoritaires. Ces derniers, dont de nombreux soldats musulmans ne touchaient plus leur solde depuis des mois, associés à des éléments tchadiens et soudanais – musulmans -, se sont rendus à Bangui, en mars dernier, pour prendre le pouvoir. L’immense majorité de ces rebelles s’est dispersée dans les alentours de Bangui, pour s’adonner à des rapines et des pillages à l’encontre essentiellement des populations chrétiennes. Dans ce contexte, vous avez des anciennes troupes fidèles à François Bozizé, à savoir le président déchu, qui ont pénétré grâce à la complicité du parti chrétien. Et derrière les combats, vous avez eu des massacres, entre chrétiens et musulmans. Et dès que la situation s’est retournée, vous avez des chrétiens qui ont été massacrés dans une situation de contre-vengeance. Vous avez exportation de bandits et coupeurs de route, au confluent du Soudan voisin et d’autres pays limitrophes, profitant de la situation de chaos.
Nous sommes dans un continent africain, où depuis des années, nous sommes habitués aux exactions, aux massacres. Mais effectivement, le facteur religieux, c’est la donne nouvelle de la tragique histoire centrafricaine contemporaine. Puisque cela fait des décennies que vous avez des mouvements de rébellion, des coups d’Etats, des changements de présidents, sur une base qui est plutôt ethnique et avec des liens avec des conflits du pourtour de la Centrafrique, notamment le Nord et le Sud-Soudan, le Congo et le Zaïre, le Tchad, donc des pays avec certaines difficultés. Et aujourd’hui est apparu depuis quelques mois, cette dimension religieuse qui est plutôt nouvelle dans le paysage et extrêmement inquiétante, puisque vous avez une minorité musulmane et une majorité chrétienne. A savoir une majorité chrétienne, qui a le sentiment d’avoir été victime de la déstabilisation du président François Bozizé, et disons de la suite des évènements qui se sont traduits par des massacres, des pillages et des exactions. Les Français sont arrivés les 6 et 7 décembre, en pleine résurgence dans Bangui, des affrontements entre ceux qui avaient été chassés du pouvoir, les anti-Balakas et les rebelles ayant porté Michel Djotodia au pouvoir, les ex-Sélékas, sur une base religieuse.
Donc effectivement, le plus grand problème pour les Français, c’est quelque part qu’ils ont donné le sentiment de désarmer les milices les plus visibles, qui sont musulmanes, et donc de prendre parti. Donc ils ont changé cette donne en s’en prenant à un quartier, notamment dans le nord de Bangui, à base chrétienne. Mais nous avons, nous dirions, cette espèce de baril de poudre ou de vapeur d’essence, sur fonds religieux, qui peut s’enflammer à tout moment. Il y a d’autant plus un piège religieux, que l’on se focalise sur la Centrafrique et l’on ne regarde guère ce qu’il y a autour, à savoir en particulier, le Soudan, le Darfour limitrophe. On parle toujours de 200 000 déplacés en Centrafrique, il y en a 2 millions actuellement au Soudan. En fait, selon certaines analyses, c’est la crise au Soudan qui est descendue dans la Centrafrique voisine, avec des musulmans qui ont pénétré à partir du nord, qui était une région délaissée et abandonnée par l’ancien président François Bozizé, qui gouvernait Bangui, sa capitale et ses environs. Donc les rebelles musulmans sont entrés, et le président du Tchad, Idriss Déby, qui a vu cette pénétration soudanaise, ne voulait pas être en reste, puisque c’est quand même lui, qui a démis l’ancien président en place.
Nous avons ainsi deux pays musulmans au nord, et les pays des armées régionales africaines, qui sont tous des Bantous chrétiens. Et la France se trouve comme cela prise dans un système où même au départ, le renseignement français n’a pas vu le 5 décembre, que les milices chrétiennes avec des machettes, les anti-Balakas, commençaient à attaquer les musulmans, à brûler une mosquée à Bangui. Et à ce moment-là, nous avons l’impression que la France, seule pour l’instant, se retrouve dans une situation plus complexe, non comparable aux petites mutineries des adjudants-chefs de l’armée centrafricaine, mais à des incidents violents, avec des individus armés et beaucoup de financements. Et le risque c’est qu’il y ait un sentiment de croisade coloniale pour l’armée française. En ce moment, nous avons vu ce qui s’est passé au Mali, à l’automne 2012, en Côte-d’Ivoire en 2003-04, ce qui se passe à Khartoum, au Soudan encore aujourd’hui, voyant qu’il y a une page qui se tourne, qui est la page coloniale, post-coloniale, c’est-à-dire aussi de la guerre froide. Ce qu’il faut rajouter, que ce soit au Mali, en Côte-d’Ivoire ou en Centrafrique, c’est que l’armée française reprend paradoxalement le rôle du colonisateur qui avait déjà arrêté l’avancée de l’Islam sur le monde chrétien, dans un affrontement en Afrique noire, en particulier. Là on arrive dans le dur, avec des populations musulmanes, des pays musulmans, le président tchadien Idriss Déby qui est un musulman, avec au sud de son pays des populations chrétiennes. Et lui doit craindre que finalement la Centrafrique ne soit pas contrôlée, tous les présidents de la région étant tétanisés, par la crainte du conflit confessionnel.
Ainsi, nous sommes en train de désarmer les putschistes, qu’il va falloir ensuite protéger de la vindicte populaire. Nous sommes en terrain miné. Si vous désarmez illico les ex-Sélékas, c’est la porte ouverte aux massacres. Donc ce qui signifie que le métier de maintien de l’ordre, c’est le désarmement des milices diverses et variées, qui doit se faire avec une grande subtilité et d’empêcher que l’une des factions soit désavantagée par rapport à l’autre. C’est l’une des dimensions extrêmement délicate de ce dossier. En attendant d’hypothétiques renforts européens, les 1 600 soldats français ne peuvent compter que sur les 2 500 hommes de l’Union africaine, notamment des Tchadiens, très mal vus par la population, car identifiés comme soutien aux putschistes. L’armée nationale centrafricaine, pour l’instant, est cantonnée, sans parler des milices chrétiennes fidèles à l’ancien président Bozizé. Bref la mission française est compliquée, difficile et en effet a tout l’air d’un piège. Les conditions d’organisation d’élections libres et démocratiques sont également difficilement réunies. François Hollande a tenu des propos incendiaires à l’encontre de l’actuel président en place, Michel Djotodia, notamment à l’issue de la conférence de Paris en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat africains, ce qu’il avait réitéré lors de son déplacement-éclair à Bangui, pour rendre hommage aux deux soldats français tués. Le président Djotodia est là, de manière transitoire de toute manière. C’est-à-dire qu’en mars dernier, quand les ex-Sélékas marchent sur Bangui, prennent le pouvoir, ils ne savent pas qui mettre à la tête de l’Etat, lorsqu’ils chassent François Bozizé. Et ils trouvent Djotodia, qui est mis en place. Ancien soutien de Bozizé, ce-dernier oeuvre dans l’ombre depuis 2006, pour prendre le pouvoir. Mais il n’avait pas de soutien au sein de l’armée. Il s’est ainsi allié à des mercenaires du Sud-Soudan, du Darfour précisément, et du sud du Tchad, qu’il ne faut pas mélanger avec l’armée régulière tchadienne.
Ce sont ainsi des rebelles tchadiens qui se mélangent à la population musulmane du nord de la Centrafrique, en guerre contre Idriss Déby, et qui n’ont rien à voir avec l’armée tchadienne déployée à Bangui, qui essaye de faire la police. Donc Michel Djotodia n’a aucune raison de rester-là. Et ces soutiens armés, à savoir les ex-Sélékas, vont faire peu de cas de lui, ces jours étant comptés à la tête du pouvoir, son rôle étant opportuniste. Il a laissé faire les massacres, de part et d’autre, parce qu’il n’a aucun pouvoir, c’est une marionnette. Les ex-Sélékas ne rêvent que d’une chose, c’est de se faire un Etat à leur mesure, à savoir un morceau de la Centrafrique, à majorité musulmane. La situation en Centrafrique ressemble beaucoup plus à l’affaire ivoirienne. Il y a un bouleversement démographique en Afrique, qui est colossal. Il y a cinquante ans, vous aviez 350 millions d’habitants en Afrique, il y a vingt ans, 600 millions et aujourd’hui, vous avez un milliard d’Africains, avec une poussée effectivement de l’Islam, pour des raisons opportunistes ou religieuses, qui sont évidentes. Dans toute cette bande sahélienne – le prochain pays touché, devant être la Mauritanie, disent les spécialistes -, la situation est instable. Ce sont des plaques techtoniques, avec des situations mouvantes, et la Centrafrique est prise là-dedans, alors qu’elle n’avait pas de raisons religieuses de l’être. Et cela parce que vous avez beaucoup de rebelles d’Etats africains musulmans qui se retrouvent là. Lors de sa prise de pouvoir, le président Bozizé était défendu par des troupes d’Afrique du sud et également d’Ouganda, pourtant combattives. Les Sud-Africains ont une solide réputation militaire, or ils ont cédé sur l’offensive venue du nord avec cet amalgame d’anciens soldats non payés, de miliciens, de combattants soudanais, tchadiens, etc.
C’était la énième tentative de prise du pouvoir, depuis ces dernières années, et là ça a cédé, parce qu’il y avait en face, un dispositif rebelle beaucoup plus lourd, plus dur. Et ces soldats, ce sont peut-être évaporés dans Bangui et ailleurs, mais ils sont toujours là. L’ancien président déchu, François Bozizé – soutenu notamment par des milieux évangélistes -, est en train de remobiliser les chefs d’Etat de la région, pour revenir au pouvoir. D’où une sacrée situation, avec l’armée française qui soit-disant attend des renforts des forces inter-africaines, qui vont être instrumentalisées par leurs propres chefs, en attendant une opération de maintien de la paix, qui n’arrive pas. C’est aussi pour cela que nos amis européens ne viennent pas, ayant les mêmes analyses émanant de leurs services de renseignement, leur décryptant une situation difficile et complexe. La solidarité européenne présente ainsi quelques sérieuses lacunes. C’est d’ailleurs l’objet du sommet européen devant avoir lieu, puisque pour une fois, la Défense va-t-être à l’ordre du jour. Mais le problème, c’est que la discussion risque de tourner assez court, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il n’y a pas de politique européenne (étrangère), en la matière, donc il ne peut pas y avoir de politique de Défense. Et les appels de Laurent Fabius, ou ce qui s’y apparente, qui ne veut pas et il a sans doute raison, que la France soit toute seule sur le terrain, multipliant les déclarations pour dire que d’autres pays européens vont participer, venir au sol. Cependant, cela paraît peu probable. Il va y avoir un soutien logistique.
Par ailleurs, ce que va demander François Hollande à ce sommet, c’est la création normalement d’un fonds pérenne destiné justement au financement d’opérations extérieures menées par des armées européennes hors d’Europe. En gros, qu’il y ait un pot commun pour que les Français puissent continuer à intervenir en Afrique, sans tout payer. Le manque de soutien et de prise de conscience des autres dirigeants européens semble, à cet effet, assez surprenant. Mais le problème c’est que quand vous êtes à Vienne ou à Berlin, la Centrafrique, cela semble très loin. Les Allemands ont plus la tête dirigée vers ce qui se déroule en Ukraine, à Kiev, c’est-à-dire vers la Mitteleuropa. Les pays scandinaves et d’Europe centrale sont plus tournés vers l’est. La France, l’Espagne et l’Italie sont plus tournées vers la méditerranée. C’est un peu à chacun son horizon, la France ayant, c’est vrai, il faut le reconnaître, une légitimité peut-être néo-coloniale, mais aussi humanitaire dans ces interventions en Afrique noire. Ainsi, dans les autres pays européens, il y a ces tropismes qui ont été soulignés et puis, il y a cette montée des égoïsmes nationaux sur fonds de crise économique et de méfiance à l’égard du continent africain. Nos partenaires européens sont méfiants, notamment à cause de l’ombre portée du Rwanda. Les réticences notamment belges sont encore plus renforcées par les évènements des 5 et 6 décembre. Les Européens nous aident seulement sur le plan matériel, logistique, où pas de mal de choses sont alignées.
Les Américains sont toujours traumatisés par leur désastreuse intervention humanitaire en Somalie (1993), suivie du Rwanda (1994), bien qu’ils aient cependant l’air de vouloir apporter une aide indirecte. Donc le paradoxe de tout cela, c’est que nous aurons peut-être plus d’aide des Américains que de nos partenaires européens. Ce qui serait regrettable, même si toute aide est bienvenue dans cette situation chaotique. L’irresponsabilité des autres dirigeants européens reste à souligner, quoi qu’il en soit. Car il faut être capable de voir plus loin. Toute cette zone est déstabilisée, et ce qui est frappant dans l’indifférence européenne, c’est le parallèle avec les années 1920-30. A l’heure actuelle, les Européens de l’ouest sont focalisés sur leurs problèmes économiques, budgétaires, sociaux, comme nous l’étions – Français et Britanniques -, en 1929, pas en Centrafrique, mais dans les Sudètes, en Tchécoslovaquie, en Pologne pour le corridor de Dantzig, avec un discours relativement unanime en France, pour dire que ce n’était pas notre problème. Et donc quand vous êtes focalisés sur vos petits problèmes, c’est que vous ne voulez pas voir ce qui va se passer. C’est exactement ce qui se reporte sur des problématiques plus exotiques, sauf que la frontière n’est pas celle du Rhin, c’est une frontière plus éloignée, celle de la méditerranée. Le Sahel et cette partie, tout cela, qu’on le veuille ou non, ça nous concerne indirectement. Cela est certain. Et nous n’avons pas intérêt moyennant quoi, à baisser le budget de la Défense et les effectifs.
Ainsi, il va y avoir un véritable enjeu, dans toute cette région, des conflits fratricides, très graves, allant du Sahel, c’est-à-dire de la Mauritanie jusqu’au Soudan. Et ce ne sont pas 1 600 soldats français qui vont pouvoir régler le problème. C’est quelque chose qui se prépare dans toute cette région, et qui va être dramatique, et surtout qui concernera l’Europe, parce que l’Europe de l’ouest ne va pas rester comme cela, toute tranquille, avec une petite mer méditerranée. Vont s’y ajouter les pays émergents, qui vont nous faire des misères. Ce sera le syndrome de Lampedusa, au minimum (comme après les printemps arabes). Nous voyons la situation à Bangui, mais quand nous aurons trois, quatre, cinq capitales africaines avec une situation identique, nous allons nous trouver confronter à une pression diplomatique, migratoire avec des réfugiés chargés sur des radeaux de fortune, mais aussi sécuritaire. Le problème reste que les Allemands et les Anglais font comme si cela n’existait pas. La situation est ainsi inquiétante, même s’il n’y aura jamais d’Europe-Afrique, comme il y a une Françafrique. Les Européens ont surtout un niveau de conscience de leur propre déficit budgétaire, de leur situation économique et de leur croissance. C’est la raison pour laquelle, le fonds pérenne que préconise François Hollande, à l’évidence, ne sera pas adopté. Il y a ainsi une sidérante absence européenne, comme c’était le cas au Mali, où les seuls soldats étrangers sont les formateurs des bataillons maliens. Et le principal allié de la France au Mali, comme en Centrafrique reste le Tchad – qui a perdu trente-cinq hommes au Mali, comme nous avons perdu sept -, et ni l’Allemagne, ni le Royaume-Uni, et encore moins l’Union européenne.
Ainsi, quand nous envoyons notre armée en Afrique, c’est en vérité toute l’Europe que nous défendons. A chaque fois, nous endiguons des évènements violents, épidermiques, la violente vague islamique, qui au Mali, en Côte d’Ivoire et en Centrafrique et ailleurs déferle sur l’Afrique et les populations chrétiennes, séduites elles par l’évangélisme. Nous faisons ainsi en Afrique, le boulot de gendarme que les Etats-Unis font dans le monde entier. Nous ne demandons pas remerciements, mais de la reconnaissance. Or, non seulement nos soit-disant alliés européens nous soutiennent du bout des lèvres, mais Bruxelles nous fait la leçon pour nos propres déficits budgétaires. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, comme l’analyse Eric Zemmour. L’armée française sert le bien commun européen, dans ce piège centrafricain dans lequelle elle est seule, bien seule.
J. D.