Voilà une expo du Louvre qui vaut le détour, ne serait-ce que pour la qualité des œuvres exposées ! Amateurs de Donatello, vous ne serez pas déçus ! Tout commence, assez classiquement avec la redécouverte de l'Antiquité, le concours pour les portes du baptistère de Florence (Ghiberti et Brunelleschi) et le fameux dôme de Santa Maria del Fiore. L'esprit d'émulation est mis en avant : prophètes ou puttis, les artistes rivalisent entre eux et avec leurs prédécesseurs romains. On remarque la majesté du Saint Louis de Toulouse de Donatello, dont le vêtement est d'une plasticité étonnante. Et pourtant, je lui préfère l'expressivité du buste reliquaire qui précède.On a ensuite un petit topo sur la figure du condottiere qui s'épanouit ailleurs qu'à Florence, trop républicaine pour ce modèle aristocratique. Le contexte florentin, terreau de cette Renaissance est à mon goût considéré de façon trop vague. D'ailleurs, l'ensemble des panneaux reste très "grand public" et ne fait pas découvrir grand chose. Heureusement, certains cartels rattrapent le niveau. Bref, d'un point de vue scientifique, j'ai trouvé l'expo un peu light. Mais il faut y aller pour les objets. On voit de ces magnificences qui donnent envie de parcourir l'Italie. Mention spéciale pour la salle qui traite des peintures sculpturales. Ah, les femmes et hommes illustres d'Andrea del Castagno ! Ah, l'étonnante vierge à l'enfant de Lippi conservée à Milan ! Mais le lien avec le reste du propos est un peu trop distendu ou évoqué de manière si schématique qu'on frôle le hors sujet. S'ensuivent des reliefs plus beaux les uns que les autres, évoquant la question de la perspective puis le motif de la vierge à l'enfant. Comme elle est belle cette Madone Pazzi ! Sans parler du Saint Georges de Donatello. L'expo se termine sur l'art hospitalier et le portrait. Ici aussi, attention, chefs-d’œuvres.Pour résumer, voilà une exposition à voir pour la beauté de ses sculptures et peintures. Le parti pris thématique ne semble pas toujours très pertinent et la chronologie un peu lâche. Pas de considérations très scientifiques, on est dans le très accessible. J'espère que l'épais catalogue apporte un peu plus de questionnements. Mais côté éblouissement, on est sous le charme. Sans être une grande fan de la Renaissance, je ne peux qu'admirer cette belle créativité.