Terror inc : ultra violence dans la collection dark side de panini
Publié le 20 décembre 2013 par Universcomics
@Josemaniette
Terror who? Si vous ne connaissez pas trop ce personnage, rien de plus normal. Terror est une des émanations ultra gore de la première tentative de Marvel de créer une ligne de comics pour adultes (le label Epic) mis sur pieds durant l'ère Jim Shooter, dans les années 80. Aujourd'hui récupéré et recyclé, le personnage est ici mis en scène par David Lapham, qui s'en donne à coeur joie mais finit par se complaire dans l'hémoglobine à dose massive. Terror est immortel, il traverse les siècles sans coup férir, depuis l'invasion de Rome par les Vandales, jusqu'à nos jours, en passant par le XII° siècle et une période au service d'un des cavaliers de l'ombre, dont il finit par séduire la veuve, Talita, et avec qui il noue la seule vraie histoire d'amour de sa longue existence. Cette immortalité n'est pas sans avoir son coté négatif : victime d'un sortilège consécutif au sac de Rome, notre bonhomme possède un corps qui tombe en putréfaction, et il doit régulièrement se procurer des pièces de rechange, prélevées sur d'autres corps, qui fusionnent mystiquement avec le reste de ses organes. Terror est aujourd'hui recruté par un certain Harper, qui lui confie une mission ultra secrète, visant à infiltrer et éliminer une "taupe" installée au plus haut niveau d'une agence gouvernementale fantôme, du nom de "maman". Mais entre trahisons et guet-apens lourdement armés, le pauvre Terror finit assez vite en charpie, voire même complètement dissout dans un bain d'acide, et les restes liquides sont jetés aux toilettes. Fin d'un anti héros, dès le premier chapitre? que nenni! Dès lors commence un récit violentissime, avec du sang et des exécutions à chaque page, où Terror doit affronter la menace d'un groupuscule nommé Règne de la mort, dirigé par une aspirante immortelle, l'Ange le la mort, qui souhaite s'emparer du bras de notre "héros", celui là même qui a appartenu autrefois à la belle Talita, et qui renferme en sa chair l'essentiel du sortilège d'immortalité. Patrick Zircher est très crédible aux dessins, et il barbouille chaque case de membres tranchés, d'effusion de sang toujours plus choquantes. Le risque est que ça finisse par faire trop, et c'est en effet dans la première partie de l'album que nous trouvons les meilleures représentations. Exemplaire lorsque ce qui reste de Terror (une bouillie informe) investit le corps d'un crapeau, qui lui même s'attaque à un chat, avant de jeter son dévolu sur un beau père violent qui va servir d'hôte involontaire pour le grand retour du protagoniste. Celui-ci est aidé dans sa tâche par une belle brune du nom de Mme Primo (une romance jamais consommée), et va aller de révélations en déceptions, avant de comprendre vraiment en quoi les attaches du passé, et les sentiments d'autrefois, conditionnent son futur, et son immortalité même. Panini a proposé cette histoire dans la collection Dark Side, c'est à dire un beau volume hardover (couverture rigide) pour environ 18 euros. Un écrin de choix pour un récit qui débute en fanfare et impose d'emblée son style et ses codes, mais qui joue la carte de la surenchère putassière avec un peu trop de facilité. D'excellentes promesses, pas toujours très bien transformées.