Le Yogi Tea « Joie de Vivre » rend-t-il heureux ?

Publié le 19 décembre 2013 par Lagrandedepression

Le Yogi Tea « Joie de Vivre » rend-t-il heureux ?

In Informations / 19 décembre 2013 / 0 comments

 

Pris dans les méandres de sa dépression depuis des années, Yves Rincé a testé pour vous le Yogi Tea « Joie de Vivre » histoire de vérifier si cela redonnait le sourire. Infusion… euh non, immersion.

Pensant que le Yogi Tea « Joie de Vivre » est illégal en France, je me rencarde auprès d’un dealer pour voir où est ce je peux m’en procurer. Il me demande si c ’est de la beuh, je lui dis que oui mais que ça ne se fume pas, ça se trempe dans l’eau… Il me conseille d’aller dans un bui bui que je ne connais pas, Naturalia.

Au fond du magasin, je tombe sur une multitude de choix de Yogi Tea. Il y en a pour tout le monde : Yogi Tea « Femme » pour les femmes, Yogi tea « Bonne Nuit » pour les insomniaques, Yogi Tea « Réconfort de la Gorge » pour les actrices de films pornos… Au milieu de tout ça, je repère une boite de Yogi Tea « Bonheur ». Pourquoi se contenter de la « Joie de Vivre » quand on peut goûter au « Bonheur » ? Mais en réfléchissant un peu, je me dit que le Bonheur risque d’être trop fort pour un dépressif. Il vaut mieux démarrer doucement.

Ma première fois

Ma première fois avec le Yogi Tea se passe comme toutes les premières fois. J’en sors pas tout à fait emballé mais bon ça laisse un goût de revenez-y. Ce qui me plait dans les sachets de Yogi Tea, ce n’est pas de boire un thé tout seul comme un con chez moi, mais ce sont les messages spirituels inscrits sur l’étiquette qui pendouille au bout de la poche à thé. Comme un gamin avant Noël, j’ouvre tous les sachets pour les lire. Depuis, mon appart pue la cannelle séchée.

Au fur et à mesure des dégustations, je me fais rapidement au goût orangé un peu piquant. Car selon le descriptif du Yogi Tea « Joie de Vivre », c’est Springbreak au fond de votre tasse : Basilic, la Beyoncé des plantes aromatiques, a organisé une party où elle a mis un +3 pour ses copines Cannelle, Gingembre et Cardamone. Sans le savoir, cette soirée inonde votre âme de chaleur, de confort et de joie. Wahouuuuu. Mais Carrément ! Tous les jours en faisant mes petits mouvements de Yoga Ayurvedique comme indiqué sur la boîte, monte lentement en moi une mélodie qui me redonne le sourire. J’ai envie de taper des mains, de danser et de  chanter que je suis happyyyyy…

D’où vient le Yogi Tea ?

Conscient des effets positifs du Yogi Tea sur mon moral, je recherche d’où vient ce produit miraculeux. En fait, Yogi c’est Yogi Bhajan, un hindou qui a immigré à Los Angeles à la fin des années 60 pendant la vague hippie qu’a connu le pays à cette époque. Du cheese nan béni pour Yogi qui pratique le yoga depuis tout petit. Il ouvre alors 3HO (Healthy Happy Holy Organisation), une école de Kundalini Yoga visant au bien-être physique et mental et à l’éveil spirituel. Avant chaque cours de yoga, Yogi offre à sa classe un petit thé de sa création que les étudiants surnomment vite le Yogi Tea. En bon homme d’affaires, Yogi arrête de les offrir et fonde Golden Temple pour commercialiser la marque de thé qui porte son nom. Chaque phrase qu’on peut lire sur les sachets de thé, est tirée des enseignements de Yogi les bons tuyaux. Malheureusement il est mort en 2004.

Grâce à ce breuvage, j’ai une patate du tonnerre. Je hurle ma joie le jour et même la nuit. Mais je commence à être fatigué. Pire, le DJ qui est dans ma tête me joue en boucle Pharrel Williams « Happy ». C’est horrible, c’est comme si je suis le seul protagoniste de son clip qui dure 24h ! Ecoeuré et pris de panique, je jette la boite de Yogi Tea pour stopper ce calvaire. Mais très vite je suis en manque. Pendant plusieurs jours, je claque des dents et je sue comme un Manuel Valls au soleil en pleurant dans mon lit.

Aujourd’hui, pour ne pas rechuter, je me suis inscrit à un rassemblement d’anciens buveurs de Yogi Tea, les Yogitealiques Anonymes. « Bonjour je m’appelle Yves et ça fait 17 jours que j’ai arrêté le Yogi Tea Joie de Vivre». Applaudissement. Une tape dans le dos. Je vais m’assoir. Je n’ose même pas imaginer ce qu’il se serait passé si j’avais goûté au « Bonheur »…