Si l'évolution de la science peut effrayer, et les nombreuses expressions culturelles le rappellent souvent, il semble que son application médicale soit largement acceptée, et plus encore attendue par les patients. Si l’étude menée par l’Atelier sur les objets connectés dans la Santé révélait que 61% des français étaient près à partager leurs données médicales avec les professionnels de santé, ce chiffre monte même jusqu’à 80% pour le partage anonyme des données, si celles-ci peuvent donner lieu à des avancées médicales. C'est du moins ce qu'avance l'étude Intel Healthcare Innovation Barometer, conduite dans 8 pays. Les attentes concernant l'évolution des traitements médicaux semblent ainsi extrêmement forte auprès des patients, patients qui souhaiteraient même voir augmenter les fonds alloués à la recherche. L'innovation technologique apparaît ainsi intimement liée pour les patients à une amélioration notable aussi bien des conditions de vie que de de l'efficacité médicale dans le rapport aux maladies.
Lier le traitement aux caractéristiques personnelles
Si les clichés veulent que les Français soient pessimistes, ceci ne semble pas s'étendre à la médecine. Ce sont ainsi 82% des Français interrogés durant cette étude qui admettent être très optimistes sur le futur de la médecine en termes d'innovation et de nouvelles technologies, chiffre qui se porte à 80% en moyenne pour les autres pays. “Cette étude indique l'existence d'une véritable volonté de participer aux solutions des grands enjeux de santé, par le recours à toutes sortes de technologies”, explique Eric Dishman, directeur général du Health and Life Sciences Group d'Intel. De fait pour les patients il semble que ces innovations technologiques potentielles se traduisent par une individualisation de plus en plus poussée de l'approche de la médecine. “Lorsqu'on leur donne le choix entre bénéficier des mêmes soins que les autres patients qui présentent les mêmes symptômes et obtenir des soins basés sur leur propre profil génétique, deux interrogés sur trois choisissent les soins personnalisés.” ajoute Eric Dishman. 70% des interrogés se déclarent ainsi favorables à la mise en place de capteurs de suivi sur les toilettes, boîtes de médicaments et capsules si ceux-ci peuvent permettre de personnaliser le traitement. Cette vision s'étend de même au partage des informations, ainsi, au nom de l'innovation technologique, un peu moins de la moitié des interrogés seraient prêts à partager volontairement leur historique médical, contre 30% seulement par exemple pour les informations bancaires.
L'Hôpital du futur sera-t-il sans médecin?
De manière intéressante, cett évolution du rapport à l'information médicale est aussi une évolution du rapport au médecin. Ainsi au sein de ce sondage, il semble que la figure du médecin, et plus largement du personnel médical soit effacée par les informations. Ainsi 53% des interrogés déclarent avoir autant confiance dans un traitement auto-administré que si celui-ci l'était par un médecin. De même, 57% d'entre eux reconnaissent penser que l'hôpital au sens classique, physique du terme, disparaîtra sous peu, au profit du développement de "l'hôpital chez soi". Celui-ci reposerait ainsi autant sur les technologies d'autocontrôle, le Quantified Self par exemple, que sur le développement des outils de communication avec les médecins, vidéoconférence ou plus largement de soin à distance. 72% des patients seraient ainsi prêts à utiliser la vidéoconférence pour les visites médicales non urgentes. Si ces résultats montrent un optimisme important des patients envers la technologie, optimise qui s'avèrera sûrement extrêmement utile dans les procédures de mise en place de nouvelles technologies dans la santé, peut être convient il de rappeler que la figure du médecin est essentielle dans l'écosystème de soin, justement dans son approche qualitative des informations plutôt que quantitative.