Bonnard, Renoir, Vuillard…
Chefs-d’œuvre de la collection Arkas
19 décembre 2013 – 30 mars 2014 au Musée de Lodève
Le Musée de Lodève réunit pour la toute première fois en Europe un choix d’une soixantaine d’œuvres exceptionnelles issues de l’une des collections les plus importantes de Turquie. De Corot à Kisling, la sélection effectuée par le Musée de Lodève permet d’illustrer les grands courants qui marquent, dans l’histoire de l’art, les débuts de la période
Articulée autour d’un choix thématique réparti en quatre sections (portraits, nus, paysages et scènes de genre), l’exposition offre un ensemble d’œuvres inédit des artistes qui, au tournant du siècle, ouvrent la voie aux avant-gardes.
La collection
Centrée d’abord sur la peinture turque, la collection Arkas privilégie depuis 2005 la peinture européenne de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle est aujourd’hui riche
de plus de mille œuvres. Lucien Arkas est issu d’une ancienne famille marseillaise, installée à Izmir depuis 300 ans. C’est donc naturellement vers la France qu’il se tourne pour la première exposition de ses œuvres hors de Turquie. Il a accepté que les murs de sa demeure soient pour un temps dégarnis afin de permettre cette exposition exceptionnelle au Musée de Lodève.
Le parcours de l’exposition
Vous découvrirez des portraits jamais montrés de Bonnard, Renoir, Vuillard, Van Dongen ou Vallotton notamment. Vous partagerez ensuite des « Intimités », nus saisis entre autres par Maximilien Luce, Suzanne Valadon, Manguin et Kisling. Vous appréhenderez l’évolution de la peinture de plein air depuis Corot jusqu’à Dufy dans une section consacrée aux paysages. Enfin, la section intitulée Peindre la vie, vous dévoilera portraits de groupe et scènes de genre de Jacques-Emile Blanche, Louis Anquetin, Toulouse-Lautrec, Vuillard, Vallotton et Georges Braque notamment.
Portraits de femmes
Une soixantaine d’œuvres, pour certaines jamais exposées en Europe, à Lodève, pour quelques mois dans le sud de la France, une exposition vivante nous invitant à partager les passions du collectionneur Lucien Arkas.
William Adolphe BOUGUEREAU
(1825 – 1905)
Portrait de Gabrielle Cot, 1890
huile sur toile 45,7 x 38,1 cm
La femme est particulièrement bien représentée dans la collection au travers de portraits parfois audacieux et toujours surprenants. Le plus ancien présent dans l’exposition, est un très beau portrait de William Bouguereau (La Rochelle 1825 – 1905). Ce dernier capte un instantané en représentant une jeune femme se tournant vers le spectateur. Brossé à l’aide de touches délicates, le blanc éclatant de sa robe se détache du fond très sombre.
Peint dans des tonalités propres aux impressionnistes, le Ruban bleu met en œuvre un dialogue entre intérieur et extérieur, mondes entre lesquels le modèle féminin adossé à la balustre de la fenêtre fait le lien. Il est intéressant de noter une certaine connivence entre cette œuvre d’Alfred Stevens (Bruxelles 1823 – Paris 1906) et le Balcon de son ami intime, Edouard Manet (Paris 1832 – Paris 1883).
Pierre BONNARD
(1867 – 1947)
Portrait de la Princesse Helene de Caraman-Chimay ,
1907
huile sur toile 116 x 89 cm
© ADAGP, 2013
Madame Thurneyssen peint en 1906 par Renoir (Limoges 1841- Cagnes-sur-mer 1919) et le Portrait de la Princesse Helene de Caraman-Chimay de Bonnard (Fontenay-aux-Roses 1867 – Le Cannet 1947) proposent des similitudes quant à la posture du modèle. Peinte dans son propre intérieur, la princesse est assise dans une bergère Louis XVI. Vêtu d’une robe grise, dont Bonnard sait retracer tous les reflets soyeux des plis, le modèle a le visage grave mais son teint rosé est mis en valeur par le peintre grâce au traitement du jabot en dentelles blanches et au collier de perles qui scintillent. Plus austère, mais jouant sublimement sur des teintes complémentaires, le Portrait de Madame Alice Tissier montre la maitrise de la technique pointilliste d’Henri Martin (Toulouse 1860 – Labastide-du-vert 1943). La section s’achève avec deux magnifiques portraits de1929, Femme aux bijoux de Kees Van Dongen (Delfshaven 1877 – Monaco 1968) et Portrait de Mary Louise McBride (Mme Homer Saint-Gaudens) de Louis Buisseret (Binche 1888 – Bruxelles 1959).
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Intimités
Edmond HEUZÉ
(1884-1967)
Suzanne Valadon enfilant son bas , non daté
huile sur toile 100 x 81 cm
© ADAGP, 2013
Cette section donne la part belle au thème du nu féminin. S’y côtoient une œuvre pointilliste de Maximilien Luce (1858 – Paris 1941) au travers de Femme nue les bras derrière la tête, de deux magnifiques nus de Manguin (1874-1949) encore empreints de réminiscence « fauves », d’une surprenante et rare œuvre d’André Lhote (1885-1962) Mélancolie, d’une provocante composition de Suzanne Valadon (1865-1938) Catherine nue, allongée sur une peau de panthère).
L’univers énigmatique de Kisling (1891-1953) est illustré par son Nu allongé sur un tapis fleuri, tandis qu’Edmond Heuzé (1884-1967) livre une fascinante Suzanne Valadon enfilant son bas.
Enfin, Henri Lebasque (Champigné 1865 – Le Cannet 1937) mêle nu et paysage.
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Paysages
Maxime MAUFRA (1861- 1918 )
Port Kerné, Quiberon 1905
Les salles consacrées aux paysages, permettent de brosser l’évolution de ce genre depuis l’École de Barbizon avec Corot (1796-1875) jusqu’au Fauvisme avec le lumineux Port de Cassis de Charles Camoin (1879-1965) en passant par le pointillisme représenté par Luce et par Henri Martin ou encore une œuvre telle que Sainte-Adresse, la plage de Raoul Dufy (1877- 1953 ) encore marquée par Cézanne.Henry Moret (1856-1913) et Maxime Mauffra (1861-1918), tous deux actifs à Pont-Aven, – le premier y rencontre Gauguin en 1888, le second y séjourne après avoir rencontré le peintre en 1890 – sont des peintres particulièrement bien représentés dans la collection Arkas.
Peindre la vie
Jacques-Émile BLANCHE
(1861 – 1942)
Portrait d’André Gide âgé de 21 ans,
ca.1890
huile sur toile 107x 73 cm
Sont ici regroupées des scènes de genre et notamment deux chefs-d’œuvre, Femme à l’ombrelle (1891) et Chevaux sur le pont des Saints-Pères (1889), de Louis Anquetin, artiste qui en 1887 définit le cloisonnisme avec Emile Bernard et qui influencera les Nabis ainsi que Van Gogh. Le très beau Portrait d’André Gide âgé de 21 ans par Jacques-Emile Blanche, récemment acquis par la collection, témoigne de l’amitié entre l’écrivain et le peintre. Une impressionnante scène d’intérieur postimpressionniste du peintre belge Léon de Smet (1881-1966) éblouit par l’intensité de ses couleurs. Deux scènes d’intérieurs, l’une de Felix Vallotton (1865-1925), l’autre d’Edouard Vuillard (1868-1940) évoquent la vogue d’un
thème qui a donné lieu à de multiples audaces picturales.
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Enfin, outre Maurice Denis (1870-1943) dont figurent deux tableaux dans l’exposition et un magnifique portrait de jeune fille jouant à la mandoline d’Henri Lebasque (1865-1937), Georges Braque (1882-1963) est représenté par une très belle Nature morte à la théière noire des années 1940.
Georges BRAQUE
(1882 – 1963)
Nature morte a la théière noire,
1941-1942
huile et sable sur toile 35 x 65,4 cm
© ADAGP, 2013
Informations pratiques
Horaires d’ouverture de l’exposition d’hiver :
ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
sans interruption. Fermé les jours fériés.
Tarifs : 7 euros (réduit 5,50 euros)
Musée de Lodève
Square Georges Auric 34700 Lodève
Tél. 04 67 88 86 10 – www.museedelodeve.fr
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