Prise de conscience oui, avec la mastectomie préventive d’Angelina Jolie mais la connaissance des risques de cancer du sein n’a pas progressé, conclut cette étude de l’Université du Maryland et de l’Ecole Johns Hopkins. Une enquête sur plus de 2.500 américains, publiée dans la revue Genetics in Medicine qui conclut que seuls moins de 10% des américains connaissent le risque lié à la mutation du gène BRCA.
L’annonce, dans le New York Times d’Angelina Jolie, « My medical choice « , de sa double mastectomie préventive a sensibilisé l’opinion publique sur le cancer du sein. Mais sans informer vraiment, conclut cette enquête menée auprès de plus de 2.500 Américains. En effet, très peu ont appris que les femmes portant des mutations nuisibles dans l’un des deux gènes, BRCA1 et BRCA2 ont un risque de cancer du sein environ 5 fois supérieur au risque normal, et un risque de cancer de l’ovaire environ 10 à 30 fois supérieur au risque normal. Les cas de cancer du sein liés à une mutation du gène BRCA sont extrêmement rares, le risque moyen de développement de cancer du sein au cours de la vie en cas d’absence de mutation sur BRCA est compris entre 5 et 15%.
L’analyse révèle en effet que,
- 75% des américains sont au courant de l’ »histoire »,
- moins de 10% sont au courant du risque lié à la mutation du gène BRCA
- moins de 10% sont au courant des différents facteurs de risque du cancer du sein.
- 57% des femmes qui connaissaient l’histoire d’Angelina J. seraient disposées à subir une intervention similaire en cas de gène BRCA défectueux,
- 72 % des hommes et des femmes interrogés pensent qu’Angelina Jolie a fait une bonne chose en annonçant publiquement sa situation et sa décision.
Une occasion manquée d’éducation en santé publique : C’était pourtant l’occasion de sensibiliser aux tests génétiques, au risque lié à ces mutations et à la chirurgie prophylactique, regrette l’auteur principal, Dina Borzekowski, professeur à l’Université du Maryland.
Les femmes doivent opter pour une surveillance renforcée en cas d’antécédents familiaux : L’histoire d’Angélina Jolie a été associée à une plus grande confusion sur la relation entre une histoire familiale de cancer et le risque accru de cancer, ajoute l’auteur. Environ la moitié des personnes interrogées pense à tort que l’absence d’antécédents familiaux de cancer est associée à un risque inférieur à la moyenne de cancer, et parmi ceux des répondants qui avaient au moins un parent proche touché par le cancer, ceux qui étaient au courant de l’histoire étaient encore moins susceptibles d’estimer, à juste titre, leur propre risque de cancer comme plus élevé que la moyenne (39 vs 59%).
En conclusion, si les célébrités peuvent, dans certains cas sensibiliser aux questions de santé par l’intermédiaire de leur histoire personnelle, le message devrait être accompagné d’un effort de communication ciblée mieux informer le public.
Source: Genetics in Medicine 26 September 2013 doi:10.1038/gim.2013.142 Personalized medicine and genetic malpractice et New York Times My Medical Choice
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