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Certes il y a Suzanne, Mandela, Angélique, Belle et Sébastien, mais il y a aussi un film britannique qui se fait bien discret parmi les sorties ciné (imposantes) de cette semaine, et sur lequel je ne peux rester silencieuse : le Géant Égoïste de Clio Barnard.
Synopsis du film :
Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux adolescents rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin. Ils commencent à travailler pour lui, collectant toutes sortes de métaux usagés. Kitten organise de temps à autre des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor, en guerre contre la terre entière, se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger. L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant Égoïste ?
Mon avis :
La critique a essayé de faire des comparaisons avec les films de Ken Loach, ou des Dardenne. Il y a un peu de tout cela, en effet.Le film dépeint la vie de gens pauvres qui vivent dans une très grande précarité.C’est très dur, parce que l’on voit évoluer des enfants, et j’insiste sur ce mot, ce sont des enfants, vivre/entendre/regarder des choses qu’ils ne devraient pas avoir à côtoyer.Ce sont des gamins livrés à eux même, sur lesquels leurs parents -dépassés par d’autres problèmes (financiers, addictions…)- n’ont plus de prise.C’est aussi l’histoire d’amitié (très très forte) entre ces deux gamins (cela m’a un peu fait penser aux deux gamins du film Mud). C’est cette amitié qui les aident à voir la vie du bon côté, alors même que tout est gris, voir noir pour eux.
Et puis il y a le géant égoïste. Un homme qui profite sans vergogne de ces deux gamins qui sont débrouillards, et qui essayent de s’en sortir. Un géant, pas si égoïste que ça en fait…
Je salue la réalisation (certains plans ressemblent à de très belles photographies que l'on aimerait pouvoir immortaliser), et surtout le jeu de tous les acteurs, en particulier des deux petits boys (Conner Chapman et Shaun Thomas) qui m’ont fait pleurer.
Si vous avez envie et que vous êtes prêt à voir tout cela, je vous conseille ce film, il y a peu de chance qu’il vous laisse indifférent.