Mathis Haug en concert
vendredi 13 décembre 2013 à 21h15 au Melrose Café à Agde
Mathis Haug est né en 1976 au cœur de la Forêt Noire. Son enfance tangue entre l’Allemagne et la France. À 3 ans, sa grand-mère mélomane lui met une guitare entre les mains. Il prend des cours de piano, écoute beaucoup et découvre le blues âpre des années 30, le musette, le jazz et le swing. Sa guitare sous le bras, de bars en festivals, Mathis bourlingue au gré de ses amours et de nombreuses aventures musicales.
Sa rencontre avec l’auteur et guitariste anglais Seamus Taylor est déterminante. En 2003, ils créent ensemble le projet Mathis and the Mathematikset collaborent à l’écriture des chansons d’un premier album « 5 ». Partout, ce mélange inspiré de styles, reçoit un excellent accueil tant auprès du public que des professionnels.
Récompensé à deux reprises au Festival de Jazz à Vienne par le prix « Talent Jazz », Mathis sillonne les scènes espagnoles et françaises pendant 2 ans, en groupe ou en solo, pour présenter son album. Un talent avéré pour l’improvisation et un excellent jeu de guitare accompagne une voix puissante, chaude et éraillée. Pas plus d’un premier morceau pour capter et faire taire une assemblée agitée, emporté au rythme des ambiances soul, folk et blues, le public est unanime : talent et générosité composent un show irrésistible !
Mathis sera aussi guitariste et chanteur aux côtés d’Emily Loizeau lors de sa tournée «Pays Sauvages», et en profitera pour co-arranger son second single « Sweet Dreams », reprise d’Eurythmics. Il partage encore la scène avec Ilene Barnes, Bazbaz, Nosfell, Adrienne Pauly, Terry Callier, Shannon Wright, Moriarty, Troy Van Balthazar, Paul Personne, Chris Whitley, Anis…
C’est justement avec Paul Jothy, le batteur d’Anis (ainsi que de Benabar, Les Pires, Arthur H…), que Mathis décide de préparer la suite. Grâce à Paul, il fait la connaissance d’Alain Cluzeau qui lui ouvre les portes du studio Acousti. Rejoints par Julien Capus au tuba et à la contrebasse, c’est en trio qu’ils vont revisiter l’ancien répertoire et les nouvelles compositions de Mathis sur « Playing my Dues ».
Depuis la sortie de l’album « 5 », Mathis déménage 3 fois, devient papa de 2 enfants, tourne dans toute la France et se nourrit encore et toujours de voyages et de musiques. Craig Street (producteur de Norah Jones, Cassandra Wilson, John Legend…) le contacte pour lui faire part de son désir de travailler avec lui… Partie remise. Le calendrier s’accélère soudain et c’est à J.J. Milteau qu’il propose de réaliser son nouvel album. Milteau n’avait pas souhaité réaliser d’album depuis Bill Deraime en 1981 mais il accepte et « Distance » nait de leur fructueuse collaboration.
Une soirée assez magique ce soir-là avec Steph et Mathis. Sans doute, pour moi, le meilleur concert au Melrose Café de l’année 2013. Un guitariste, un batteur ! La formation peut paraître pauvre mais quand tu reçois cette déferlante de sons en plein de la tronche, tu te demandes soit s’ils ne sont que vraiment deux, soit pourquoi beaucoup s’ennuient à rajouter des musiciens à l’envie.
Le son est fort, maîtrisé à l’extrême, appuyé par des compos mêlant pas mal d’influences différentes, entre folk, blues et rock, pour un résultat qui te laisse HS. La voix de Mathis est rauque, puissante, te chope l’entre-jambes façon Gabin dans le « Grisbi » du style « Maintenant, tu fermes ton claque merde et t’écoute ! ». On ne donne pas vraiment dans la délicatesse, mais putain que ça fait du bien ! Même durant des balades pourtant calmes à priori, tu restes scotché, accroché à la voix de ce mec, envoûté quoi !
La seconde claque du soir, c’est la découverte de Steph, « l’homme orchestre » du groupe. Avec un batterie qui ressemble plus au coin cuisine de Conforama, au départ tu te poses quelques questions et puis… Et puis, tu écoutes en te disant « pas mal », puis « fort, le mec », ensuite « p’tain, l’est bon » pour qu’après, au final, mots et pensées disparaissent et que seul le son te reste en tête. Avec lui, tu revisites l’histoire du rock en quelques morceaux. Il alterne styles et style avec bonheur, même si j’avoue une préférence pour son côté punkoide barré.
Ce concert était grand, très grand et pour le prix d’une bière, j’en ai pris plein la cabasse. Si vous avez l’occasion de las voir sur scène, ne loupez pas l’événement !
ChRiS
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