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Brassaï, pour l'amour de Paris

Publié le 18 décembre 2013 par Mpbernet

18 décembre 2013

Rien n’est plus facile aujourd’hui que de saisir un instantané avec son portable, tout le monde se sent un peu photographe … Imaginons ce que cet art pouvait représenter de contraintes techniques (choix de l’émulsion, temps de pose, calcul de l’ouverture, cadrage, qualité de tirage) … dans les années Trente ....

Brassai
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On l’oublie pourtant dès qu’on admire un cliché de Brassaï, ces noirs profonds et ces blanches brumes ouatées des nuits pluvieuses ou chaudes du Paris de l’entre-deux guerres. L’exposition proposée dans la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville est tout à fait somptueuse, on est saisi d’admiration devant le talent de cet artiste de la lumière tombé follement amoureux de Paris …

Antoine, le roi des coiffeurs
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Car Guyla Halàsz est né en Hongrie en 1899, précisément à Brassov, dont il fera son pseudonyme. Ses parents viennent à Paris dès son plus jeune âge. Mais il aura aussi rencontré à Berlin Kokoschka, Kandinsky, Moholy-Nagy. Il est revenu à Paris en 1924 et y demeurera le reste de sa vie.

Il fréquente Picasso, Dali, Eluard, Breton et les surréalistes, Henri Michaux, admire Eugène Atget. Naturalisé français en 1949, il meurt à Beaulieu-sur-mer en 1984. Une longue carrière et un talent reconnu.

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la présentation

le ruisseau serpentant
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Ses images m’émeuvent tout particulièrement parce que la plus grande partie de l’exposition porte sur les années 1932 et suivantes : l’année du mariage de mes parents. Et les décors – si ce n’est la mode des femmes et les casquettes des hommes – n’ont pas beaucoup changé. Ils sont terriblement actuels et, quand on se replace avec le recul historique, terriblement subversifs. Les images d’intérieurs de maisons de plaisirs, des bals de travestis au Magic City – dont le terrain est depuis la seconde guerre mondiale occupé par les studios de la rue Cognacq-Jay … les travailleurs de la nuit autour d’un zinc ou les amoureux s’embrassant dans la rue.

Même si certains clichés ont vraisemblablement été mis en scène, l’art du photographe éclate dans les angles de vue, les décors, les regards échangés. Une vision réaliste, pleine de tendresse et aussi de mystère. Le monde de la nuit, mais aussi celui de l’enfance, le cirque, les Folies Bergere vues des cintres, le recueil de graffiti qu'il considère comme de l'art primitif à ciel ouvert, Picasso dans son atelier, Dali et Gala … Une excursion dans le Paris des années folles, entre ombre et lumière, comme un temps suspendu.

Brassaï, pour l’amour de Paris, exposition à l’Hôtel de Ville de Paris, 5 rue Lobau – jusqu’au 8 mars, entrée libre, tous les jours sauf dimanche et jours fériés de 10h à 19 h.


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