La réforme du marché du travail espagnol en bonne voie
Publié Par Contrepoints, le 18 décembre 2013 dans Travail & emploiL’Espagne a pris des mesures courageuses pour renforcer son marché du travail. Les mesures récemment mises en œuvre ont aidé à créer des emplois et devraient renforcer encore la compétitivité et l’emploi dans les années à venir.
L’examen de la réforme du marché du travail de 2012 en Espagne réalisé par l’OCDE révèle que, malgré un contexte économique encore difficile, les entreprises sont plus nombreuses à embaucher des travailleurs sur contrat permanent depuis l’adoption de la loi.
Il faut cependant faire plus pour réduire le taux de chômage qui se situait à 26,7% en octobre. Lutter contre le chômage se révèle d’autant plus difficile que les chiffres de la croissance économique mondiale et du commerce sont inférieurs aux prévisions. La priorité du gouvernement dans les mois à venir devrait être de créer des emplois et faire en sorte que les personnes sans emploi ne soient pas laissées pour compte.
La réforme a aussi encouragé les entreprises à accroître l’embauche de travailleurs sur contrat permanent, d’environ 30% en moyenne, même si l’effet sur l’offre de contrats temporaires paraît plus limité. Quelque 25.000 contrats permanents supplémentaires sont créés chaque mois grâce à la réforme, principalement dans les entreprises de moins de 100 salariés.
Cependant, la moitié des chômeurs sont sans travail depuis 12 mois ou plus, soit deux fois plus qu’avant la crise. De nouvelles réformes sont donc nécessaires pour développer la création d’emplois et aider les chômeurs à retrouver un travail, et pour réduire encore la segmentation toujours importante du marché du travail espagnol.
Les modifications apportées au système de conventions collectives et aux réglementations en matière de licenciement ont accru la possibilité pour les entreprises de recourir à une stratégie d’ajustement interne face à un choc – en agissant sur les salaires et sur le temps de travail – au lieu de licencier une partie de leur main-d’œuvre. L’Espagne reste toutefois l’un des pays de l’OCDE où les indemnités de cessation d’emploi à caractère obligatoire sont les plus généreuses. L’OCDE suggère de réduire avec le temps les coûts des indemnités de licenciement pour les grandes entreprises afin de les rapprocher de la moyenne de l’Europe et de l’OCDE.
Le gouvernement pourrait prendre d’autres mesures, notamment atténuer davantage l’incertitude juridique concernant les licenciements collectifs, par exemple en traitant les licenciements collectifs abusifs de la même façon que les licenciements abusifs individuels, comme cela se fait dans la plupart des pays de l’OCDE.
La marge est grande également pour rehausser l’efficacité des politiques visant à faciliter l’insertion (et la réinsertion) des demandeurs d’emploi sur le marché du travail, notamment en renforçant la coordination entre l’administration centrale et les régions.
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