Pendant le sprint dames, Nordic magazine s’est glissé au sein du clan jurassico-normand de la famille d’Anaïs Bescond, meilleure française du jour.
Il est facile à repérer Christian Bescond. Sa canne à pêche (« trouvée en soldes à Morez », sic) ornée des trois drapeaux français, normand et jurassien flotte aux abords de la piste du Grand-Bornand. Sa femme Jo et lui sont entourés pour cette première coupe du monde à domicile. Venus du Jura ou de Normandie où est née Anaïs Bescond, ces supporters pas comme les autres se préparent à vivre le sprint. « On est une quinzaine répartis tout au long de la piste pour aider Anaïs, éclaire le papa. D’habitude, on organise une ou deux sorties annuelles à l’étranger comme à Nove Mesto l’an passé pour les mondiaux ou Ruhpolding l’année précédente. C’est d’autant plus plaisant de participer à cette première en France ».
La maman semble déjà concentrée : « Je suis toujours stressée quand Anaïs passe sur le pas de tir. On sait qu’elle a bien progressé et qu’un 10/10 peut lui ouvrir les portes d’un podium, détaille Jo. On l’a vue hier après la journée de repos. Elle était bien et se projetait déjà sur la course du jour. »
« Deux fautes au debout, c’est dur »
A 5 min du top départ avec le dossard 1 de Laura Dahlmeier, le papa quitte le groupe jurassico-normand et va saluer les parents de Marie-Laure Brunet. Il rejoint ensuite le bout de la piste, loin des supporters massés dans la montée : « On sait qu’Anaïs a besoin de nous tout au long du parcours, pas seulement dans un endroit », assure Christian qui vient de planter son drapeau le long du tracé haut-savoyard.
Sophie Boilley, dossard 3, est la première tricolore engagée, suivie de près par Anaïs Bescond, dossard 5. A leur passage, la troupe scande les prénoms. « On dirait que la glisse est bonne », remarque Sandra, une amie des cours de clarinette. Le papa a l’oreille greffé sur le talkie-walkie quand sa fille s’installe au coucher. Il croise les doigts et compte les intonations public du public chaud bouillant du Grand-Bornand : « C’est bon 5/5″, souffle-t-il.
Mais le tir debout n’est pas de la même tenue et la Jurassienne prend deux tours de pénalité : « Ha, c’est dur », rage Christian. L’entourage pousse sa protégée dans la dernière boucle avant le retour vers le stade. Elle est dans les skis d’Henkel et s’accroche pour s’installer à la 3e place du classement provisoire. « C’était vraiment bien jusqu’à ce tir debout », regrette la maman qui s’attend à un petit coup de fil dans l’après-midi pour donner quelques nouvelles. Demain matin, sa fille sera la mieux placée des Française au départ de la poursuite…