Au Poche Montparnasse, accompagné de Bruno Solo, sous la direction de Jean-Louis Benoit, le prolifique Sébastien Thiéry, qui fait le bonheur des directeurs de théâtres publics comme privés, propose une sélection de ses premiers écrits, saynètes issues de "Sans Ascenseur" et "Dieu Habite Dusseldorf", créés il y a une dizaine d'années dans la capitale. Soit une sympathique succession de dialogues totalement absurdes, empreints d'une certaine noirceur, donnés par des personnages bordelines et drolatiques, même si l'absence d'un véritable propos, ici comme dans les comédies plus longues du dramaturge, laisse souvent le public sur sa faim...
Par crainte de gâcher votre plaisir de spectateur, nous ne nous étendrons pas sur les situations ou sujets de conversation improbables des protagonistes, qui tentent en vain de briser une solitude visiblement pesante. Evoquons toutefois cet homme ayant empaillé son père (encore en vie !), lui redonnant la parole grâce à des enregistrements sur bandes. Un autre qui ne s'adresse plus aux femmes. Un troisième, encore, en couple avec une chouette. Un quatrième, enfin, qui vient de prendre Jacques Weber pour Dieu (ou inversement)...
Rien à redire sur le jeu de cet impeccable duo à la complicité palpable, s'amusant à cultiver une inquiétante étrangeté, croyant à l'incroyable, nous le faisant admettre sans difficulté. Sébastien Thiéry habite irrésistiblement ses textes, tout comme son partenaire que nous sommes heureux de retrouver sur les planches. Car à chaque rôle l'acteur, en progrès permanent, gagne un peu plus ses galons de comédien de théâtre.
Reste que si les pièces de Thiéry ressemblent parfois à des sketches étirés et sans chute, ces petits dialogues, mis bout à bout, souffrent étonnamment de tares similaires. Et nos réserves, émises en introduction, n'aident pas davantage à les rendre inoubliables...
Mais enfin c'est plaisant. Et parfois culotté.
Alors pourquoi pas.
"Tilt", jusqu'au 1er mars 2014.
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Photo : Brigitte Enguérand