Le risque de dépression post-partum associé à un congé maternité insuffisant, pris après l’accouchement, révèle cette étude de L’université du Maryland. Les conclusions, publiées dans le Journal of Health Politics, Policy, and Law, indiquent même que pour réduire au maximum ce risque, les jeunes mères devraient pouvoir rester les 6 premiers mois avec leur enfant. Des résultats obtenus dans un contexte réglementaire américain, mais somme toute universels.
L’étude prend place aux Etats-Unis, où la Loi Family Medical Leave Act (FMLA) prévoit 12 semaines de congés maternité, non payé, ce qui peut donc ne pas favoriser la prévention du risque de dépression post-partum chez les jeunes mamans. Ainsi, aux États-Unis, la plupart des femmes qui travaillent sont de retour au travail peu de temps après l’accouchement et la grande majorité ne vont pas prendre l’intégralité de leur congé maternité. Les Etats-Unis font partie des 3 seuls pays qui ne prévoient pas de congé de maternité payé (avec la Nouvelle-Guinée et le Swaziland).
Le Dr Rada K. Dagher, professeur de gestion des services de santé à l’Université du Maryland
Montre ici que les femmes qui retournent au travail moins de 6 mois après la naissance de leur bébé, ont un risque accru de symptômes dépressifs post-partum. Son étude a porté sur les données de 8000 femmes participant à la cohorte Maternal Postpartum Health Study, menée par l’Université du Minnesota. Les données sur les symptômes dépressifs et sur la santé mentale et physique des jeunes mères ont été recueillies à 6 et 12 semaines, puis à 6 et 12 mois
après l’accouchement.L’analyse constate, à toutes les échéances, que
· 7 % des mères sont de retour au travail 6 semaines après leur accouchement,
· 46 % à 12 semaines,
· 87 % à 6 mois.
· les mères qui sont alors en congé de maternité ont des scores de dépression du post-partum plus faibles que celles qui sont déjà retournées au travail (voir schéma ci-contre).
· la première année qui suit l’accouchement est une période de risque élevé de dépression chez les femmes, avec un taux de prévalence de 13 % de « dépression » clinique.
L’étude conclut que même 12 semaines de congé maternité peuvent ne pas être suffisantes pour les mères à risque déjà élevé et qu’il peut-être même « avantageux » pour les employeurs d’accorder des congés plus longs aux jeunes mamans.
Source: Journal of Health Politics, Policy and Law December 4, 2013, doi: 10.1215/03616878-2416247Maternity Leave Duration and Postpartum Mental and Physical Health: Implications for Leave Policies(Tableau@ Rada K. Dagher, visuel Fotolia)
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