La candidate socialiste Anne Hildago et sa rivale UMP pour les municipales de 2014 à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet / AFP
Au sein du PS, certains parlent d’Anne Hidalgo avec le sourire mais font, dans la coulisse, campagne contre elle. L’élection municipale à Paris, ce sont 20 élections, dans 20 arrondissements. Pour le moment, ce qui compte le plus n’est pas de savoir qui de Nathalie Kosciusko-Morizet ou de Anne Hidalgo est la meilleure pour Paris, mais de savoir qui va gagner la majorité d’élus au Conseil de Paris. Dans chaque arrondissement, et maintenant que les primaires de l’UMP sont terminées, les équipes vont se mettre en place… avec, comme toujours, leur lot de problèmes dans quelques arrondissements.
A gauche, il y aura évidemment des difficultés entre les communistes, le Front de gauche, les Verts et le parti de Anne Hidalgo. A droite, on parle beaucoup des listes de Nathalie Kosciusko-Morizet, mais il ne faut pas oublier celles de l’UDI et du MoDem. Sans compte ce que Brignoles a rappelé à la France : le FN existe. Certes, il existe historiquement beaucoup moins à Paris qu’ailleurs, mais la liste du Front National peut faire un score dans certains arrondissements (de 4 à 6% dans le 18ème à peut-être 8 ou 10% dans d’autres arrondissements). Compte tenu du contexte économique, social et politique, on ne sait pas ce que nous réserve le FN.
Dans cette élection, Anne Hidalgo part avec un léger handicap en raison de la critique au plan national de la politique gouvernementale et des actions menées par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Mais historiquement, les élections municipales ont montré que la situation politique nationale n’est pas prédominante dans le choix des électeurs. Même à Paris, les citoyens choisissent, dans leur arrondissement, la tête de liste qui a une compétence et une implantation personnelle dans le territoire en jeu. De ce point de vue, Anne Hidalgo a un avantage puisqu’elle est première adjointe sortante. L’inconvénient : Bertrand Delanoë et les actions de la mairie tout au long de ces années commencent à paraître un peu usés.
Mais il ne faut pas négliger les murmures qui existent, arrondissement par arrondissement. Prenons par exemple le 18ème : le maire sortant Daniel Vaillant est en conflit avec Anne Hidalgo. Au sein même des "gauches", il y a donc de fortes tensions. De sorte que, dans une dizaine d’arrondissements, nous verrons des listes autres que la liste Hidalgo à gauche. Cela peut provenir d’ambitions personnelles, d’aigreurs, de rancunes, de personnalités qui ne plaisent pas. Enfin, au sein même du PS à Paris, des éléments parlent d’Anne Hidalgo avec le sourire mais font, dans la coulisse, campagne contre elle. L’adage "méfie-toi de tes amis" reste donc d’actualité. Politique quand tu nous tiens.
En 2008, après un mandat de Bertrand Delanoë, le bilan était mitigé. Les Parisiens ont malgré tout remis en selle les listes du maire sortant. Aujourd’hui, le bilan de deux mandats, qui est aussi celui d’Anne Hidalgo, fait état de bonnes réalisations mais aussi de quelques critiques : la lourdeur des impôts, le nombre des fonctionnaires de la Ville de Paris qui a augmenté, la propreté et la voirie qui ne sont pas bonnes… Et bien sûr, les thèmes nationaux que sont le chômage, l’insécurité et le logement. Quoi qu’il arrive, le plus important sera la capacité de chacun à rassembler au second tour. De ce point de vue, la question du FN se pose à nouveau : sur qui les électeurs du FN porteront leur voix ?F/G par newsring.fr