Kate barry en sa pudeur sublime

Publié le 16 décembre 2013 par Fabianus
C’est avec une grande peine qu’on vient d’apprendre la disparition, ce mercredi 11 décembre, de Kate Barry, la fille de Jane Birkin et du compositeur John Barry.
Un oiseau frêle vient de quitter son nid et ses ailes indigentes n’ont pu le faire voler du 4ème étage d’un immeuble parisien.
Kate vient de se donner la mort au bout d’un long chemin d’antidépresseurs.
Elle aura été la fille d’une séparation précoce : Jane et son père se quittent dès sa naissance. Elle sera élevée par Serge Gainsbourg jusqu’à ses 13 ans puis par Jacques Doillon. Elle aura attendu longtemps avant de connaître son vrai père ! Je peux imaginer le fardeau de questions tabou qu’on peut porter en de telles circonstances.
Kate est une discrète. Elle se réfugie derrière son objectif pour créer des œuvres d’art. La photographie est le reflet de son âme. Ses demi-sœurs, Charlotte et Lou n’ont pas cette retenue, cette pudeur artistique.
Kate nous laisse d’émouvantes photos qui valent bien mieux que les nombreux clichés effectués pour les magazine Vogue ou pour des catalogues de mode !
En 2012 elle publie un album « Dinard, essai d’autobiographie immobilière » où son compagnon, l’écrivain Jean Rolin brodera quelques fils poétiques.
C’est cette œuvre qui me servira de fil également,pour rendre hommage à cette jolie fleur discrète d’unesensibilité géniale.       Sur des bancs dépeuplés tournés vers le silence D’une étendue bleutée riche de solitude Flotte en spectre secret les yeux de ton absence Ton regard suspendu dans sa noire plénitude Sur le chemin de ronde que les rochers côtoient L’odeur des goémons en ode gainsbourienne Emplit ta chevelure de doucereux émois Tandis que l’horizon rend la mer aérienne. Un escalier rampant en lignes de brisures Vers le désert secret des abysses pérennes L’œil se perd en chemin, graniteuse aventure Jusqu’au tumulte blanc de la vogue aérienne. Sous les bras effeuillés des géants de la côte Rugosité du roc en veilleuse marine Le tortueux serpent où les pas se baisotent En libérant l’esprit de ses rides mutines. Pudibonde focale, amoureuse des teintes La magie de Dinard tendrement caressée Par la douce pupille d’une femme en étreinte Plus enlacée d’écumes que de paternité...