Je ne comprends pas bien quel est mon problème avec Murakami. Je lis sans me lasser, je suis fascinée par moments, et pourtant je n'arrive pas à aimer. Je dois passer à côté d'un truc.Au fil des pages, je sens monter un malaise identique à celui qui me clouait dans mon fauteuil lorsque courageuse et laborieuse étudiante de cinéma j'allais voir les films de Kurosawa. Y a quelque chose qui m'échappe dans la culture de l'onirisme mais je ne sais pas exactement quoi.
Je trouve très déstabilisant de ressentir à la fois malaise et fascination, d'avoir envie de passer à autre chose mais de ne pas pouvoir m'empêcher d'aller jusqu'au bout, de cauchemarder autour du livre pour mieux le reprendre le lendemain, et de finalement n'en garder quasiment pas de trace, sauf cette sensation étrange de dualité.
Il serait un peu sorcier ce Murakami, que ça ne me surprendrait qu'à peine.
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami, éditions 10/18, traduction Corinne Atlan