Photographie par Larry Clarke, vue dans une expo à Berlin
J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas écrit et pourtant cela ne fait pas si longtemps. J'écris ce message car je sais que je n'écrirai pas de sitôt. La vie, la fac, m'appellent et me happent de sorte que je n'ai plus besoin d'écrire ici. Vous comprendrez le message subtile derrière ces mots, je vais passer de moins en moins souvent. Il y a tant à faire que je me déconnecte petit à petit de la vie virtuelle, et j'aime ça. La prépa était tellement rude que le seul moyen de parler à ses amis sans trop perdre de temps était internet entre une dissertation et un commentaire. Maintenant, plus besoin, j'ai du temps.Je m'évertue avec le petiot de 13 ans à lui faire comprendre tout ce qu'il faut. Il est cependant peu ou proue réceptif même s'il se rend compte parfois qu'apprendre ses leçons aide à progresser et à avoir de meilleures notes. Cela fait 3 semaines que je m'évertue à lui faire rentrer dans le crâne le théorème de Pythagore... mais non, cela ne rentre pas. Je me demande ce que ce sera lorsque l'année prochaine nous allons aborder le théorème de Thalès. Mais bon, on s'entend bien, sa mère est cool, son petit frère vient de temps en temps nous "aider". Le seul problème est qu'il ne travaille pas dans un contexte idéal. Il y a souvent la télévision hurlant dans le salon, sa mère criant sur tout ce qui bouge... Mais bon, on s'en sort quand même. Il a des difficultés et je suis là pour l'aider.
Aux Lyonnais actuellement, je conseille deux pièces. Le texte de Virginia Woolf qui passe au NTH8, Une Chambre à Soi, qui est magnifiquement mise en scène et interprétée. Ainsi que Yerma de Frederico Garcia Lorca, au théâtre des Célestins. Deux textes, deux contextes différents mais tous deux sur la femme. Woolf se désole, s'énerve, se surprend à comprendre les différences qui font que l'homme est l'homme, la femme, la femme. Un texte enrichissant pour quiconque s'intéresse à ces questions, un texte émouvant pour qui tente de comprendre notre société et la passion de Virginia Woolf. Yerma est plus psychologique, très symptomatique de la tourmente de Lorca, mort fusillé. Les symboles fusent. Au départ c'est l'histoire d'une femme qui aime son homme dans le contexte rural. Mais cet homme ne veut pas d'enfants. D'amour cela deviendra colère amoureuse puis haine amoureuse jusqu'au désespoir amoureux. Une pièce magnifique, bien interprétée - je n'avais jamais entendu autant d'applaudissements depuis Le dialogue des Carmélites - dans un théâtre magnifique. RPZ les Célestins.
J'ai fini mon semestre 5. Ce fut court, bref, intense, quoique non. Un mois pour réviser presque, cela permet de liiiiire. J'ai emprunté de nombreux livres. Pour ceux qui veulent faire de l'histoire mais qui ne comprennent pas comment on peut le faire, le livre de Michèle Perrot, Mélancolie ouvrière, permettra de comprendre comment faire une forme de biographique historique. Elle écrit bien, elle tente de broder parfois, elle imagine et elle écrit l'histoire de Lucie Baud, rurale, femme, ouvrière, militante, gréviste... dans la région grenobloise et lyonnaise. Pour ceux que cela intéresse, Sade c'est bien. Le livre Les 120 journées de Sodome, permet de relativiser le sexe - nous sommes dans cette période d'achèvement ou de commencement des pratiques - et surtout de voir que non, nous ne sommes pas des êtres complètement ingrats, pervers, etc, parce que l'on souhaite un peu d'amusement dans nos vies. Je m'entends. Les fantasmes développés dans ce texte sont si particulier que de dire qu'un peu d'amusement ne ferait pas de mal.
Il y a un mois j'étais allé à une soirée étudiante organisée par une association étudiante. Le but : dans un bar, dans une salle prévue pour, un quizz littéraire autour d'un thème. L'équipe gagnante remporte des livres. Première participation il y a un mois avec deux-trois amies, nous avions gagné contre toute attente sur le thème "Combats". Ce mois-ci, nous avons réitéré cela, sur le thème de "Noël", alors autant dire que nous n'étions pas du tout partis pour gagner... et nous avons remporté la mise encore une fois. Sur deux mois, j'ai donc remporté plus de 50€ de livres... Great. Pour 10€ de bière. C'est plutôt pas trop mal ! Ce qui est assez marrant, c'est que je suis dans une ligne positive de ma vie. Oui, je ne suis pas le mec qui sourit énormément à la vie, cette dernière lui souriant pourtant. Et cela semble se répercuter sur mes relations sociales. Je me suis plus ou moins mis en couple, cela reste à définir - et que personne ne me dise que je me mets "toujours" en couple -, je suis allé boire un coup avec des camarades de FAC avec qui j'ai réellement parlé mardi dernier. Trois autres messieurs s'intéressent à moi... Cela me rend tout étrange. Enfin bref.
Vous l'aurez compris, ma vie se porte bien. J'ai encore une dissertation à rendre par mail, les musées et la biennale de Lyon à faire cette semaine, réviser, lire, profiter. Et surtout faire les cadeaux de Noël, période de l'année que je... déteste. Je n'aime pas cette artificialisation du bonheur. Enfin, je ne fais pas mon ronchon, je suis dans une bonne période.
xoxo