Dans cet article, vous allez apprendre 7 astuces pour mieux photographier les animaux en hiver.
Astuce 1 – L’hiver, le soleil est votre ami
Savez-vous pourquoi il faut plus froid en hiver qu’en été ? Hum … ? Voici une petite liste de réponses. Parmi elles se trouve 2 bonnes réponses alors que les autres sont du pipo. Saurez-vous les retrouver ?
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que le soleil chauffe moins (le con !)
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que les volcans du monde entier se reposent et du coup il y a moins de lave qui va réchauffer l’ai donc il faut plus froid.
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que le noyau de la Terre se refroidit, il passe de 10 000°C à 2 500°C
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que le soleil est moins haut dans le ciel au mois de décembre qu’en juin
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que la Terre s’éloigne du soleil alors il y a moins de chaleur qui nous réchauffe
- s’il fait plus froid en hiver qu’en été c’est parce que les jours durent moins longtemps ce qui fait que le soleil a moins le temps de chauffer la terre
Tadaaaaa ! Et les bonnes réponses sont … la 4 et la 6. Rassurez-moi, vous n’avez pas répondu autre chose que ces deux là ? Si ? Rhooooo Je sens que certains ne me croient pas sur parole (enfin sur écrits) alors voici une expérience en vidéo qui mettra tout le monde d’accord.
Au fait, quel est l’intérêt de parler de la température et de la hauteur du soleil dans le ciel en hiver ? Surtout sur un blog de photo animalière. Et bien tout est lié, mon cher watson. C’est une excellente nouvelle, pour nous, photographes animaliers que la course apparente du soleil dans le ciel soit plus basse en hiver qu’en été.
Je développe ? Cela signifie simplement que les fameuses « Golden Hours », « Magic Hours » ou les « Heures d’or magiques » sont disponibles plus longtemps dans la journée. On peut quasiment photographier à toutes heures et profiter quand même d’une lumière rasante. Pas la peine d’avoir à attendre des plombes entre le matin et le soir. Certes, les couleurs chaudes, oranges, jaunes, dorées qu’on aime tant n’y sont pas toujours elles : attendre le matin et le soir est indispensable. Par contre, c’est ça qu’est bien, les éclairages dures et violents sont en hibernation, eux.
Et accessoirement, fini pour quelques mois les levers à 4 heures du mat’ pour choper la belle lumière rasante du matin. 07h30 ça suffit ! Voyez un peu ça :
- heure du lever du soleil àDijon le 22 décembre : 08h25 … perso avec ça je me lève à 07h30 pour une sortie photo (tout est préparé de la veille bien entendu )
- heure du lever du soleil à Dijon le 22 juin : 05h42 … perso avec ça je me lève à … ben non, en fait je me lève pas, je fais des photos et des vidéos de blaireaux le soir ! ;-)
Ce site là est super pour connaitre vite fait les horaires de lever et coucher du soleil : les horaires du soleil
Regardez cette photo, je l’ai prise en tout début d’après-midi de novembre. Le soleil bas donne des ombres basses qui donne de la texture et du relief à la scène qui donne une photo bien chouette. J’ai pas, mais la même scène à la même heure en pleine été n’était même pas envisageable.
La contre-partie, comme si toute bonne chose devait être compensée, c’est que l’activité animale et florale est toute morte. Pas grand chose à se mettre sous la dent à comparer de l’explosion printanière. Enfin, ça, c’était avant de lire l’astuce n°2 !
Photo prise à 15h30 fin novembre. ISO 200 – f/4 – 1/3000
Astuce 2 – Les flocons, la neige, la glace, le givre
C’est connu, et pourtant nous ne prenons même plus le temps de les observer. Je veux parler des flocons de neige. Rendez-vous compte : ils ont tous en commun d’avoir une symétrie hexagonale. A bien y réfléchir, c’est quand même dingue non ? Comment ce qui semble être fabriqué dans la plus grande anarchie tout là haut finit par tomber sur notre manche de blouson avec cette forme hexagonale ? Ne comptez pas sur moi pour vous l’expliquer, je crois même que c’est encore un mystère.
Bref, ce que je veux dire c’est que nous avons, nous photographes animaliers et de nature, une matière incroyable à disposition pour faire péter des photos qui tuent. Les objectifs macro seront parfaits pour saisir la forme géométrique des flocons. Avec ces cailloux, la distance de mise au point très rapprochée permet d’être très proche du flocon et de saisir sa forme.
Deux secondes de reflexion suffisent à se rendre compte que prendre en photo un flocon sur la neige est voué à l’échec. Blanc sur blanc n’a jamais donné grand chose. Je vous livre donc une astuce de grand-mère. S’il neige, sortez vite un tissu foncé qu’il prenne le froid et laissez les flocons tomber dessus. Contraste et effets visuels garantis.
Rassurez-vous si vous n’avez pas l’objectif macro Canon MP-E 65. D’autres choses tout aussi intéressantes sont à faire grâce au miracle du givre et de la glace :
- le givre du matin autorise de se lâcher un peu et de faire de la photo nature abstraite
- les traces de pattes dans la neige permet de suggérer la présence de l’animal sans le montrer
- les formes et les motifs de l’eau glacée donne accès à une multitude de compositions possibles
Tiens, il y a un truc que j’adore faire : me mettre à quatre pattes et observer les feuilles d’automne prisonnières d’une fine couche de glace. On y trouve souvent des dizaines de micro-bulles ne demandant qu’à sortir de là. Tout cela est très graphique. J’adore.
Rien d’extraordinaire mais ça permet de se faire plaisir ! ISO 800 – f/4 – 1/90 – +1EV
Astuce 3 – La neige trompe votre reflex alors ne vous trompez pas
Rappelez-vous vos premiers pas sur un appareil photo numérique. Les fameux modes Scènes, ceux qu’on utilisait trois fois juste l’APN déballé parce de toute façon après on ne se rappelait même plus qu’on les avait les modes scènes, et bien ces modes comportaient (et comportent toujours, car les fabricants les aiment très fort et ne sont pas près de les lâcher) systématiquement le mode Neige. Que vous l’ayez utilisé ou non, peu importe, mais tous les appareils numériques du monde entier on tous un mode Scène Neige.
Alors pourquoi un tel acharnement ? Parce qu’un environnement neigeux est très particulier. C’est tout blanc ! C’est fou hein ! Et selon vous, comment réagit le cerveau numérique d’un APN en présence de tout ce blanc qui brille ? Il se dit ça « bon, là, c’est bien trop blanc et lumineux, alors comme je suis calé sur le mode Auto, je vais limiter ce trop plein de lumière et pondre une photo à l’histogramme bien équilibré en sous-exposant exprès, na ! » Pas bête, sauf qu’au final, la neige apparaitra grise au lieu d’être blanche. Plutôt bête si !
Donc, vous en avez assez du rendu gris de la neige. Alors, hop, éclair de génie, vous activez le mode Scène Neige. Et là miracle ! La neige n’est plus grise comme avant mais blanche ! Trop fort cet appareil. Et voici la réflexion dudit appareil réglé, vous l’avez compris, sur Neige « bon, là, c’est bien trop blanc et lumineux, mais comme je suis calé sur le mode Scène Neige, je ne vais pas suivre les conseils de mon posemètre et au contraire, appliqué une sur-exposition d’office » Pas bête, et ça fonctionne. La neige apparait enfin blanche, et ce, avec un histogramme décalé vers la droite. Mais on s’en fiche, ce qu’on veut nous c’est une neige blanche.
Evidemment, je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut choisir le mode Scène Neige de votre reflex. Continuez à utiliser la priorité ouverture ou vitesse. Par contre, appliquez systématiquement une correction d’exposition de +1ou +2 IL . Le but étant, je vous le rappelle, de forcer l’appareil à produire une image plus lumineuse qu’il ne l’aurait fait sans cette sur-exposition forcée.
Mésange à longue. Ici je n’ai pas appliqué la correction d’exposition, voilà ce que ça donne : une neige grise toute terne. ISO 800 – f/4 – 1/350 0EV
Heureusement on peut rectifier l’expositon grâce au travail sur le RAW avec Aperture … mais c’est mieux de le faire à la source !
Astuce 4 - Le froid plombe la batterie
Plus jamais ça ! Plus jamais je serais en panne de reflex à cause de piles vides. Piles pourtant chargées à bloc la veille au soir. Je n’en croyais pas mes jumelles. Le froid (grand froid même cette année) avait littéralement pompé l’énergie de mes accus. Techniquement, c’est assez simple à expliquer, tellement simple que je laisse cela à d’autres : cliquez ici pour comprendre facilement pourquoi les batteries se déchargent plus avec le froid (hi hi hi)
Alors quoi faire. Les recharger à fond avant la sortie ? Insuffisant. Voici quelques trucs :
- avoir un jeu d’accus (rechargés ) en plus
- placer ledit jeu d’accus supplémentaire au chaud (poche intérieure) sinon le froid « attaque » aussi la 2ème batterie
- placer ledit jeu d’accus à coté d’une chaufferette de poche
- utiliser le reflex de votre arrière grand-père, tout manuel tout mécanique et sans pile
Dans le même ordre d’idée, si vous partez pour une séance photo à l’affût, ne portez pas votre reflex à la main, en bandoulière, bref à exposé au froid et au vent. Calé dans le sac à dos, il sera à l’abri. Ce seront ainsi plusieurs dizaines de minutes gagnées en autonomie dans l’affût.
Dans l’affût, il vaut mieux être réactif et ne pas changer d’accus au mauvais moment ! ISO 200 – f/5.6 – 1/180 – + 0.5EV
Astuce 5 - Attention aussi au chaud !
Le mieux est l’ennemi du bien. Le reflex dans le sac à dos j’ai dis. Pas au chaud sous le manteau. Ok, les piles vont aimer, mais pas l’appareil. Enfin, si, le chaud il aime, ce qu’il appréciera moins par contre, c’est la sortie dans le froid. Et pour cause : la neige tombant sur le plastique « chaud » va fondre. L’eau liquide ainsi formée va geler et risque de causer plus de soucis que le flocon restant flocon sur le boitier. Donc dans le sac à dos, s’il vous plait, à l’abri du vent.
Encore autre chose ? Ne chauffez pas la voiture ! De toute façon vous allez vraisemblablement passer de longues heures dans le froid alors quelques minutes de plus ou de moins … Cette astuce que j’appelle l’astuce-de-la-voiture-froide rejoint le truc précédent. Les appareils électroniques n’apprécient guère les changements brusques de température. Alors passer de 20 ° C à – 10 ° C vous comprendrez que ça le fait pô.
Et c’est pas tout ! Dans votre habitacle soigneusement chauffé à 2 ° C, vous allez garder gants, bonnet blouson et tout et tout. Z’êtes opérationnels tout de suite ! Si jamais une buse variable toute blanche (presque toute blanche) se trouve sur un piquet : tac, utiliser l’affût parfait qu’est votre voiture se fait très très vite.
Et puis on est tous un peu fainéant. Si vous aviez à remettre tout l’attirail vestimentaire sur le dos pour tenter une photo … vous ne le feriez pas ! Alors que là, y a juste à descendre de la voiture, tout est prêt !
Faut être réactif en photo animalière et ne pas mettre 3 jours à s’habiller quand une occasion se présente ! ISO 800 – f/5.6 – 1/180 – + 0.5 EV
Astuce 6 – Le camouflage photo en hiver
Je devrais d’ailleurs parler de camouflage lorsqu’il neige ! En France quand il ne neige pas, le camouflage le plus efficace est celui qui correspond à paysages faits de bocage et de forêts : du vert, du marron, du jaune, et tout ça un peu mélangé. Maintenant, ce même environnement maculé de blanc ne sied plus du tout à votre camouflage habituel.
Pas la peine d’avoir fait Saint-Cyr pour anticiper la solution : troquer la tenue marronasse par une tenue blanchasse. On trouve cela facilement sur internet chez Jama par exemple :
- fantôme des bois spécial neige
- filet de camouflage blanc
- Et puis y en a d’autres mais vous allez bosser un peu
Ces équipements ne sont pas donnés, faut voir chez vous si ça vaut le coup d’investir. Dans l’Auxois (petit pays bourguignon), il neige 7 jours par an à tout casser. Trop peu. Alors j’ai piqué un drap blanc dans le dressing conjugal. Je me suis fait un plaisir de la salir avec de la terre et le résultat et très convenable pour les jours de neige.
Mon petit drap blanc arrangé par mes soins m’a permis une approche raisonnable. ISO 400 – f/5.6 – 1/250 – + 1EV
Astuce 7 – Surveillez votre haleine !
C’est vrai quoi ! On n’a pas idée de faire une sortie photo sans se laver les dents . Je plaisante bien sur. Il fallait plutôt dire surveillez votre souffle. Pour moi, c’est le gros point noir de mes sorties hivernales. Quelle plaie cette buée qui vient se mettre sur le viseur. Et après pour la faire partir, c’est quasi impossible. Je déteste sentir la bonne photo poindre, mettre l’oeil dans le viseur, et découvrir avec horreur que celui-ci est tout embué !
Je vous propose donc deux solutions. Une que je pratique et l’autre non … j’ose pas !
- première astuce : j’utilise le tissu de ma cagoule pour tenter de dévier la trajectoire de mon souffle. Souffler par le nez pour que l’air aille vers le bas, ça peut marcher aussi. Problème, il suffir d’un souffle d’inattention pour que tous ces efforts soient vain en se retrouvant avec le viseur inutilisable.
- deuxième astuce : utiliser un tuba. J’ai lu sur un site anglais que certains photographes spécialistes de la faune d’Alaska utilisaient des tubas ! Oui, les tubas des plongeurs ! En mettant un coup de gaffeur sur le tube, pourquoi pas mais faut voir combien de temps il est possible de tenir avec ça dans la bouche. Et puis, si un renard farceur s’amuse à mettre sa patte sur le tuba, on peut plus respirer
Si certains ont l’astuce qui tue, partagez-là dans les commentaires !
L’effet marbré sur le devant est obtenu grâce à une ouverture savament dosée et la mise au point faite sur la tige. ISO 200 – f/9.5 – 1/500 – +1 EV
Ah, j’allais oublié. J’avais écris un article qui devrait vous plaire à l’approche de l’hiver : comment photographier les oiseaux grâce à la neige. Et puis ça aussi : 4 astuces (déjà !) pour rester motiver en hiver
Et la surprise !
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