Certains blogs alignent des lignes de vide pendant que d’autres enfilent des perles ou avouent manquer d’inspiration – j’ai envie de leur dire de se taire et d’écouter, de fermer les yeux et de regarder (si), mais après tout, chacun fait bien comme il veut chez lui.
D’autres ces jours derniers se penchent sur ce que sont nos blogs devenus à l’ère du vite consommé, vite jeté, de la kleenexisation façon Twitter. Je suis persuadée que la cohabitation est tout à fait envisageable voire même souhaitable, on peut penser que les deux médias, très différents, puissent être complémentaires. Un peu comme un magazine papier serait la prolongation d’une émission de radio. Le durable versus l’éphémère. Prendre le temps de la réflexion nécessaire à la rédaction d’un billet évite certains raccourcis fumeux consentis à la limittion en 140 caractères.
Je lis aussi ce matin la lassitude de l’un de mes pairs, quand chaque endroit d’expression pacifique est sali, dégradé par la haine. Devons-nous baisser les bras? Abandonner l’espace aux fâcheux, parce que nous somme fatigués de tant de haine? Je ne le pense pas. Ils sont la minorité braillarde, ne soyons pas la majorité silencieuse.
L’espace de dialogue s’est aujourd’hui déplacé. Sur Twitter on vitriole d’un bon mot, sur Facebook on se dévoile et s’offre aux quolibets, derrière nos écrans nous nous sentons les rois du monde, nous avons le clavier vengeur et le clic radical.
Sur les blogs, qu’on visite souvent d’une tablette, on ne prend plus le temps de saluer. On réclame son dû. On hurle avec les loups, l’effet de meute a toujours le même effet, celui de transformer les moutons en créatures sanguinaires. Si on est plus courtois, on ose peu avouer son opinion discordante, ou proposer une autre piste de réflexion, un autre point de vue, extérieur. Je suis très fière que certains sachent qu’ici, toutes les opinions sont bienvenues*, on prend un verre et on discute, comme au bistrot. On s’en retourne ensuite chacun chez soi, on n’a pas forcément changé d’avis, ce n’est jamais le but, mais on a appris des choses, découvert une autre manière de penser.
Un mojito?
Néo-moulin à vent.
*entendons-nous, pas celles basées sur la haine de l’autre, quel qu’il soit.