La France se situe aujourd’hui, en termes d’alcoolisation des jeunes au-dessus de la moyenne européenne, avec une évolution à la hausse, alors que la tendance est à la baisse dans les autres pays européens.
Certes, il y a baisse globale de la consommation chez les adultes, mais cette baisse s’accompagne d’une baisse du » sex ratio « , c’est-à-dire d’une réduction des différences de comportement entre hommes et femmes. Alors que les hommes étaient 3 fois plus nombreux à consommer régulièrement de l’alcool en 1999, ce sex-ratio est descendu à un plus de 2 en 2011.
Chez les jeunes, l’augmentation des alcoolisations est « globale » et l’écart garçons/filles tend à disparaître. 2 modèles sociologiques coexistent, des jeunes femmes, plutôt traditionnelles et peu consommatrices et des jeunes femmes, aspirant au modèle égalitaire, qui veulent boire autant que les hommes. Avec cette alcoolisation plus fréquente chez les jeunes femmes, ce sont aussi les comportements sexuels à risque qui progressent, avec une sexualité subie ou regrettée par les jeunes filles.
Une plus grande vulnérabilité des femmes aux effets toxiques de l’alcool : Si la représentation de « la femme qui boit » a évolué avec la construction identitaire des femmes et leur prise de parole dans l’espace public, le métabolisme, lui, n’a pas évolué.
· Chez la femme, le pic d’alcoolémie intervient plus tôt, du fait notamment d’un espace liquide de diffusion de l’alcool moindre, l’eau représentant 55 % du poids total chez la femme vs 65 % chez l’homme.
· De plus, les œstrogènes favorisent, à consommation d’alcool égale, le développement de la cirrhose du foie chez la femme.
· Enfin, les femmes entrent plus tard dans l’alcoolo-dépendance mais en sortent aussi plus rapidement, cependant, séquelle de la stigmatisation, les femmes sont moins fréquemment traitées, pour leur alcoolo-dépendance, que les hommes.
· Du fait de leur plus grande vulnérabilité aux effets toxiques, les femmes présentent une morbidité somatique plus importante.
Le rapport de la Femme à l’alcool est donc très spécifique, en particulier chez les jeunes femmes. Ces nouvelles données qui alertent sur l’émergence d’un nouveau comportement féminin face à l’alcool, appellent ainsi à développer des approches adaptées, tant en termes de recherches et de prévention que de prise en charge.
Source: IREB (Institut de Recherches Scientifiques sur les Boissons)- La consommation d’alcool des femmes : La France entre modèle traditionnel et modèle égalitaire (Visuel © Kzenon – Fotolia.com)
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