Cela ne devrait surprendre personne. Il est surtout surprenant que cela ne soit pas arrivé plus tôt et avec plus de sévérité. Une société gérée par des politiciens irresponsables où la marge de manœuvre a été réduite à zéro : une dette stratosphérique, des déficits structurels, une fiscalité usuraire, c’est la recette qui a mené les Grecs, les Portugais et les Espagnols à la faillite. Pourquoi le résultat serait-il différent pour le Québec, si ce n’est le fait que l’économie canadienne est solide et offre une certaine garantie de solvabilité au gouvernement du Québec?
Une décote de la dette enclenchera un cercle vicieux conduisant directement à la catastrophe : augmentation des taux d’intérêt, une augmentation de seulement 1 % des taux coûtera 2,5 milliards de dollars en intérêts, coupure des dépenses sans discernement, fonctionnaires dans la rue, et ainsi de suite jusqu’à la faillite. Alors que tout s’effondre autour de nous : économie, ponts, chaussées, aqueducs, emploi, nos politiciens s’amusent à débattre de laïcité, prix unique du livre, nominations partisanes, bourse du carbone. Pour faire bonne mesure, ils distribuent à crédit des centaines de millions en subventions à des fins électoralistes.
Je ne me fais pas d’illusion. À la veille d’une élection, nos politiciens trouveront bien le moyen de blâmer tout le monde, à l’exception d’eux-mêmes, et de retarder encore les décisions difficiles, mais incontournables. Toutefois, les faits ont la mauvaise habitude d’avoir la tête dure et ils s’imposeront de façon toujours plus intense jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de les ignorer.
Je l’ai déjà dit dans un texte antérieur, je me suis résigné à attendre que les marchés financiers nous imposent un peu de discipline financière. Cela arrivera peut-être plus tôt que prévu.