Certains journaux proposaient un supplément illustré le dimanche. C’était notamment le cas du Petit Journal qui, le 14 décembre 1913, fit sa une autour du 100e anniversaire de la mort de PARMENTIER, « qui, en vulgarisant l’usage de la pomme de terre, enrichit la cuisine […] d’une infinité de ressources nouvelles ».
PARMENTIER, dont le prénom n’était pas « Hachis » mais « Antoine » (blague à même pas deux balles, j’ai honte), PARMENTIER, disais-je, pharmacien militaire et agronome, est mort à Paris le 17 décembre 1813. Il a découvert les vertus de la pomme de terre lorsqu’il était prisonnier pendant la Guerre de Sept Ans. Il décida, une fois libéré, d’en imposer la culture en France, sur le modèle de ce qui se faisait déjà en territoires allemands et italiens. Antoine PARMENTIER « ne se souciait pas seulement de composer des remèdes contre les blessures et les maladies, il se préoccupait déjà d’en rechercher contre les plaies sociales, qui désolaient alors le menu peuple de France ». Parmi ces plaies se trouvait « la hideuse famine, qui de temps à autre reparaissait […] et décimait surtout les pauvres gens des villes et des campagnes ».
Au début de ses recherches, il pensait transformer la chair de la pomme de terre en farine afin d’en faire une sorte de pain. Mais la pomme de terre n’est pas panifiable. « C’est alors qu’il s’attacha […] à démontrer les nombreuses qualités alimentaires de la pomme de terre » et, de scientifique, se fit cuisto afin d’imaginer des recettes pouvant plaire au peuple de France.
Il s’intéressa aussi, toujours dans le but d’apporter une alimentation suffisante aux plus démunis, à d’autres produits, comme la châtaigne, les champignons ou le maïs.
L’article rappelle aussi que ce n’est pas PARMENTIER qui a importé la pomme de terre en France, elle était là bien avant lui, essentiellement dans l’est du pays (Lorraine, Bourgogne, Vosges), mais elle avait mauvaise réputation : on la considérait comme « substance pernicieuse » provoquant la lèpre, ce qui fait que sa culture est longtemps restée interdite pour l’alimentation humaine. On reprochait aussi à la pomme de terre ses « propriétés affaiblissantes ». Autant dire que la tâche de PARMENTIER fut rude, jusqu’au jour où il fit entrer le fameux tubercule à la cour de Louis XVI, quelques années avant la Révolution Française.