Magazine Bd

La sélection de la semaine : Retour au centre de la Terre, Histoire d’un couple, Joker, Montage, XIII, Atalante, Orgies barbares, Le Point hors-série Astérix et Les manchots sont de sacrés pingouins

Par Casedepart @_NicolasAlbert

Pour cette deuxième semaine du mois de décembre, Case Départ vous ouvre sa bibliothèque avec de très bons albums. Parmi ces dernières nouveautés, il y a pour vous quelques petites merveilles : Un album d’aventures fantastiques pour grand public de Ludo Lullabi : Retour au centre de la Terre, Histoire d’un couple : une tranche de vie d’un mangaka sud-coréen à la recherche de la tranquillité, un album sombre sur un des ennemis de Batman : Joker, Montage : un manga-polar d’une très grande qualité, le vingt-deuxième album de la série à succès XIII : Retour à Greenfalls, le retour de la série mythologique de Crisse : Atalante, Orgies barbares : un album pour adultes, un hors-série du magazine Le Point ayant pour thème Astérix et un bel album surréaliste : Les manchots sont de sacrés pingouins ! Bonnes lectures !

Retour au centre de la Terre :

 remix d’un classique de Jules Verne

retour au centre de la terre
Retour au centre de la Terre est une très bonne série de Ludo Lullabi qui s’inspire très librement du chef-d’œuvre de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre. Quatre membres d’une croisière s’échouent sur une île surgit du fond des eaux. Intitulé Le chant des abysses, le premier tome de cette série fantastique raconte ce surprenant voyage au centre de la Terre.

Milieu de l’océan, sur un bateau de croisière. Dilly Ross, la célèbre criminelle supervise le transfert d’armes d’un camion à un autre. Dans les cales du navire, à l’endroit où sont garées les voitures, les membres de l’équipage ne se doutent de rien. Alors qu’elle demande l’ouverture de l’une des caisses, son homme de main découvre Tod Morden, un jeune garçon qui s’était caché à la place des armes. La jeune femme prend alors en chasse le clandestin afin que ce dernier n’ébruite pas le bussiness des malfrats au capitaine. Alcoolique et nostalgique, ce dernier ne se plaît pas réellement à la tête de ce style de bateau, préférant la compagnie de soldats sur les cuirassiers qu’il a pu commander.

Le jeune fuyard arrivant en trombe vers le capitaine et son mécanicien, tombe entre les mains de Dilly. Tenu en joue, Tod voit ses derniers jours arriver. Mais tout à coup, un immense bruit déchire le silence de la mer. Le navire bascule, emporté par une gigantesque vague. La criminelle sauve le jeune garçon avant d’être percutée par le transmetteur radio. En ouvrant les yeux, elle se trouve les mains liées, sur un barque avec le capitaine, le mécanicien et celui qu’elle vient de sauver. Ils sont les seuls survivant du naufrage. En face d’eux se dresse une île inconnue, surgit des flots comme par enchantement. Le vieux commandant n’en revient pas lui-même; pourtant il connaît bien la région pour y avoir souvent navigué.

A peine accosté, Tod part à la découverte de l’île. Son exploitation porte ses fruits, il remarque un bateau retourné et encastré entre deux falaises. Les 4 compagnons de fortune décident alors d’entrer dans le bateau à la recherche de vivres et d’un poste radio pour avertir les secours. Mais c’était sans compter sur une gigantesque créature venant du centre de la Terre…

Ce tome 1 de Retour au centre de la Terre augure d’une série qui peut devenir une très bonne série fantastique tout public. Même si les ressorts scénaristiques sont un peu classiques, le récit de Ludo Lullabi est très dynamique et bien construit. Les personnages principaux, au nombre de 4, permettent d’ouvrir la série vers d’autres pistes (le passé du capitaine, de Dilly Ross ou encore l’enfance sûrement malheureuse de Tod). De plus, les créatures colonisant cette île si mystérieuse n’ont pas encore dévoilé leur secret, certaines d’entre elles pouvant même communiquer avec des êtres humains. Et d’ailleurs pourquoi cette île est-elle sortie d’un seule coup de l’océan ? Nous connaissions les qualités graphiques de Lullabi et nous ne sommes pas déçus de ces dernières sur Le chant des abysses. Seul aux commandes de cet album, le dessinateur de Lanfeust Quest ou de World of Warcraft, déploie son talent d’illustrateur, dévoilant de belles planches souvent composées de grandes cases ou de dessins sur double-page, comme celui des pages 50-51 représentant l’île. Une nouvelle bonne série d’aventures qui promet des sensations fortes !

  • Retour au centre de la Terre, tome 1 : Le chant des abysses
  • Auteur : Ludo Lullabi
  • Editeur: Glénat
  • Prix: 14,95€
  • Sortie: 27 novembre 2013

Histoire d’un couple : retour à la terre

histoire d'un couple
Yeon-Sik Hong est un mangaka sud-coréen qui part s’installer avec son amie à la campagne afin de trouver de l’inspiration et du calme. Il décide de relater cette tranche de vie dans l’album Histoire d’un couple, paru chez l’éditeur angoumoisin Ego comme X.

Jeune auteur de manhwas (mangas coréens) éducatifs, Yeon-Sik Hong vit avec sa compagne So-Mi, elle aussi auteur mais qui ne travaille pas à ce moment-là, à Séoul. Mais la capitale coréenne ne lui sied plus. Débordé constamment par les pages à fournir, harcelé dès 8h le matin par son éditrice qui le pousse tout le temps à produire plus, il ne trouve plus l’inspiration. Le bruit constant de la ville, lui tape sur les nerfs. Le couple décide donc de partir. Ils cherchent d’abord en proche banlieue mais le loyer est toujours aussi élevé et les trajets très long (1h30 pour rallier la ville).

Ils se décident alors à chercher une habitation à la campagne, coupée du reste du monde. Ils trouvent alors une petite maison isolée dans la région de Pocheon, tout en haut d’une belle montagne. A peine arrivés et emménagés, ils sont émerveillés par la nature qui les entoure : une petite mare à côté de chez eux et les forêts à perte de vue. Mais le lieu n’est pas si idyllique que cela : le réseau de téléphonie mobile ne fonctionne que rarement, les cars pour aller à Séoul sont peu nombreux, les trajets très longs et les horaires trop fluctuants. Les bruits nocturnes stressent la jeune femme. Rester seule dans la maison lorsque Yeon-Sik est chez son éditeur, devient délicat. Elle proposera même à son compagnon de l’accompagner lors de son prochain voyage. Le froid arrive doucement et le couple s’isole de plus en plus.

Le mangaka se découvre aussi une nouvelle passion : le jardinage. Après avoir défriché, il commence les semis. Son travail s’en ressent et il se pose d’ailleurs de nombreuses questions : doit-il continuer son travail de commande ou commencer une œuvre plus personnelle ? Ou encore plus radical : doit-il reprendre ses études ? L’argent commence à manquer, il doit donc redoubler de travail mais interdit à So-Mi de travailler.

Les relations dans le couple sont de plus en plus tendus, lorsque la jeune femme recommence à dessiner. Elle a alors de plus en plus de succès que lui. L’équilibre reviendra bientôt par l’observation de la nature, la cueillette, le potager, les poules et les animaux de compagnie que sont les 3 chats.

Yeon-Sik Hong raconte les affres de la création et de cette vie dans un recoin isolé d’une montagne. Le récit de Histoire d’un couple, proche de Retour à la terre de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri, est tendre et parfois poétique. Alors que les deux auteurs français misaient beaucoup sur l’humour, le coréen raconte son exil d’une manière plus réaliste. Débuté en 2007 et paru en 2 tomes en Corée en 2012, l’auteur réussit la prouesse de conter des moments simples du quotidien d’une belle manière, en distillant de temps à autre un peu d’humour. Découpé en plusieurs chapitres selon les saisons, le lecteur suit les péripéties du couple sur une année. Les coréens attachent beaucoup d’importance au temps qui passe et aux saisons. La narration est très fluide et la lecture très agréable. Le trait très lisible de l’auteur n’est pas si simpliste qu’il n’y paraît au premier regard. Les planches fourmillent de détails et la nature est très bien restituée.

  • Histoire d’un couple
  • Auteur : Yeong-Sik Hong
  • Editeur: Ego comme X
  • Prix: 25€
  • Sortie: 4 décembre 2013

La face sombre du Joker

joker
Le Joker sort de l’Asile d’Arkham et décide de reprendre en main ses anciennes activités, tenues par les autres criminels de Gotham City. C’est l’histoire qu’ont décidé de raconter le scénariste Brian Azzarello et le dessinateur Lee Bermejo, dans Joker aux éditions Urban Comics.

Le Joker a été relâché de l’Asile d’Arkham où il avait été enfermé. Dès la nouvelle connue, Monty, un de ses ex-hommes de main demande à Jonny Frost d’aller chercher le criminel à la sortie de l’établissement. L’homme, inconnu du criminel, va vite devenir un allié pour la reconquête de Gotham City. Il va le conduire dans les endroits les plus sombres de la ville, à la recherche des autres membres de son ancien gang qui se sont partagés les différents business pendant l’enfermement du baron du crime.

Après être allés chercher des fidèles parmi les fidèles, ils passent dans un premier bar où le Joker va y dépecer le fameux Monthy puis va dévaliser la Banque Nationale de Gotham City. Il ira ensuite rencontrer Abner, qu’il menace afin de faire fructifier ses investissements. Et enfin, il commence son travail de nettoyage de la ville en tuant un à un, toutes les personnes qui ont essayé de prendre sa place lorsqu’il était absent. Tout cela en pensant que ces nouveaux crimes feront sortir Batman de sa retraite dorée.

Après La splendeur du pingouin, Urban Comics continue de publier des albums concernant les méchants dans Batman. Voici donc celui concernant le Joker. Le récit extrêmement sombre de Brian Azzarello est une vision proche du personnage interprété par Heath Ledger dans le film Dark Knight de Christopher Nolan. La folie meurtrière uniquement par vengeance du Joker est à son paroxysme, avec des assassinats et de vols très violents. En cherchant à récupérer Gotham, il doit se frotter aux autres grands criminels de la ville : le Sphinx, le Pingouin, le Ventriloque ou encore Double-Face. La force de l’histoire c’est de peu voir Batman et surtout de découvrir les grandes figures-ennemis de l’Homme chauve-souris comme de simple gangsters, mais aussi d’un point de vue narratif, en effet ce n’est pas le Joker qui est le narrateur mais Jonny Frost, son nouvel homme de main. Le dessin de Lee Berjemo est vif et très dynamique et permet de donner un bel élan à ce récit si sombre. Un dossier est accolé à la fin de l’album intitulé Held for observation, il compile des illustrations, des recherches, ainsi qu’une histoire intitulée Joker et Lex publiée dans Superman-Batman numéro 75, réalisé en 2010 et qui rend hommage aux personnages de Calvin & Hobbes de Bill Waterson.

  • Joker
  • Auteurs : Brian Azzarello et Lee Bermejo
  • Editeur: Urban Comics
  • Prix: 15€
  • Sortie: 29 novembre 2013

Montage : « Ne fais confiance à personne »

images
Montage est un excellent manga policier de Jun Watanabe, initialement paru au Japon dans Young Magazine, il est diffusé en France par les éditions Kana, depuis septembre 2013 pour le premier tome. Cette histoire se fonde sur un fait divers historique réel qui s’est déroulé en 1968 au Japon : le vol de 300 millions de yens dans une banque.

Tome 1 : Japon. Le 10 décembre 1968 : dans une banque est subtilisé 300 millions de yens. L’auteur de ce vol disparaît sans laisser de trace. Une cohorte de plusieurs dizaines de milliers de policier est à la recherche du malfrat. Pourtant, rien. Personne ne le retrouve.

2004. Narumi Yamato a dix ans. Un vieil inspecteur de police agonisant lui annonce que c’est son père, Tetsuya, qui est l’auteur du fameux vol. Et l’homme ajoute avant de mourir: « ne fais confiance à personne » ! Quelques jours plus tard, on retrouve le corps de son père, un accident paraît-il…

2010 : Yamato a 16 ans. Il découvre dans les affaires de son père un billet de banque qui provient du fameux casse ! Ce dernier était caché dans une pièce de l’armure du kendo de Tetsuya. Il décide d’enquêter pour découvrir la vérité sur le vol mais aussi comprendre le passé de son père.

Après le décès de son père, Yamato est recueilli par les Odagiri : Takeo, le père qui dirige un dojo de kendo, Yôko, la mère et Miku, leur fille unique, élève de troisième année au lycée. Mais quelques jours après son arrivée, le couple disparaît.

Tome 2 : Les deux jeunes adolescents décident alors de se rendre au commissariat en tant que témoins de la disparition. Là-bas, ils sont interrogés par Sekiguchi, un policier qui cache bien son jeu : c’est un véritable meurtrier. Il fait alors accuser Miku et Yamato du meurtre du couple. Alors qu’ils sont transférés en prison, les deux jeunes s’enfuient grâce à un revolver caché par Yamato dans les toilettes d’un grand magasin. Ils retirent alors 1900€, se déguisent pour ne pas être reconnus et partent pour Fukuoka. Ils reçoivent l’aide de Taisei Suzuki, enseignant et élève de kendo de Takeo.

Tome 3 : Miku et Yamato sont toujours à l’hôtel mais ils se savent traqués et souhaitent partir rapidement. Taisei essaie d’aider les deux jeunes mais ils se méfient parce qu’ils ne connaissent pas ses réelles intentions. Natsumi Nakano, élève de première année au lycée est enlevée par Sekiguchi ; en effet, elle a une intuition personnelle très développée, ce qui intrigue le policier véreux. Il pense qu’elle en sait trop sur l’enlèvement des Odagiri. Grâce à un beau bluff et du sang-froid, la jeune femme séquestrée réussit à partir avec Sekiguchi.

Le récit sombre de Jun Watanabe est un excellent thriller. Même si les ressorts de l’histoire sont classiques, la narration du japonais est parfaite, elle mêle habilement les meurtres, le vol des 300 000 yens, la violence physique et psychologique, ainsi que les multiples rebondissements. Le jeune Yamato se trouve malgré lui, le héros au centre d’une machination qui le dépasse. Ce thriller haletant a un rythme soutenu qui est aussi du à la fuite des deux jeunes adolescents, ainsi que leur traque par le policier-meurtrier Sekiguchi, comme une sorte de contre-la-montre pour prouver leur innocence. Véritable jeu de piste et de suspens à tiroirs, ce seinen est intelligent et extrêmement bien construit. Le dessin classique rend parfaitement l’ambiance tendue de l’histoire. Sans être exceptionnelles, les planches sont maîtrisées. A noter qu’au Japon, Montage en est à son quatorzième tome. Case Départ vous recommande ce polar très prenant et extrêmement bien écrit.

  • Montage, tome 3
  • Auteur : Jun Watanabe
  • Editeur: Kana
  • Prix: 7,45€
  • Sortie: 6 décembre 2013

L’enfance de XIII à Greenfalls

XIII
Retour à Greenfalls est le vingt-deuxième tome de la série XIII, créée en 1984 par Jean Van Hamme et William Vance. Pour cet opus ce sont Yves Sente pour le scénario et Iouri Jigounov pour la mise en images qui ont succédé aux auteurs du premier cycle. Le lecteur retrouve XIII aux prises avec une mystérieuse Fondation pour lui faire recouvrer la mémoire et ainsi découvrir le lieu de conservation d’un document concernant les premiers migrants aux Etats-Unis.

Jason Mac Lane, plus connu sous le chiffre mystérieux de XIII, est retenu prisonnier en Afghanistan,avec le colonel Carrington et le colonel Jones. A la tête de ce réseau terroriste, Julianne , leur met la pression pour collaborer avec elle concernant un attentat perpétré par les mercenaires à Harrisville dans l’état du Mississipi.

Après un voyage mouvementé dans un cercueil militaire, XIII est remis en main à la Fondation, dont les membres sont des néoconservateurs qui tentent par tous les moyens de lui extirper une information capitale. Ils sont persuadés que lorsqu’il aura recouvré sa mémoire, il pourra dévoiler l’endroit où se cache le document original concernant les premiers colons des Etats-Unis, ceux arrivés sur le navire Mayflower. Jason serait le dernier descendant de ces colonisateurs.

La Fondation utilise donc les électrochocs ou encore l’hypnose afin de faire retrouver la mémoire à XIII et ainsi récupérer des droits qui leur ont été subtilisés.

XIII, par l’enquête Betty Barnowky, décide de se rendre à Greenfalls, la ville de son enfance, afin de retracer son passé.

Le récit classique de Yves Sente est efficace ; les rebondissements et les scènes d’action sont légions et savamment distillés. La narration et le découpage sont très rythmés. La force de cet album c’est d’apprendre des bribes de la vie et de la jeunesse de Jason Mac Lane et donc de permettre aux lecteurs d’avancer sur le mystère XIII. Le dessin réaliste de Iouri Jigounov est classique mais très précis dans la veine de celui de Vance. Un album pour les passionnés de la saga du célèbre amnésique.

  • XIII, tome 22 : Retour à Greenfalls
  • Auteurs : Yves Sente et Iouri Jigounov
  • Editeur: Dargaud
  • Prix: 11,99€
  • Sortie: 22 novembre 2013

Atalante

dans les dédales du labyrinthe d’Hadès

atalante
Créée en 2000, Didier Crisse publie le sixième tome de la série mythologique et fantastique à succès Atalante. Intitulé Le labyrinthe d’Hadès, il permet au lecteur de retrouver l’héroïne et ses compagnons toujours à la recherche de la Toison d’Or. Engagés par les Argonautes dans leur quête à bord du navire l’Argo.

Les Argonautes accompagnés d’Atalante accostent sur l’île où se situe la Cité du Roi Eétès. Alors qu’ils souhaitent entrer dans la ville royale, ils croisent le chemin de soldats-spectres. Ces êtres décharnés les repoussent et les obligent à se replier sur l’Argo. Les êtres sans vie restent eux sur le bord de l’eau. L’un d’entre-eux, pendant la bataille, a réussi à mordre Raksos, un compagnon d’armes. Alors que Jason souhaite le faire passer par-dessus bord afin qu’il ne contamine pas tout l’équipage, le sage Argos propose de descendre aux Enfers afin de demander la clémence d’Hadès, le dieu qui règne sur le royaume des morts.

Gardés par les mêmes zombies, le labyrinthe d’Hadès semble inaccessible à Atalante et ses compagnons. Acculés par ces spectres avides de sang, ils empruntent un passage et se retrouve alors face au Styx, le dieu-fleuve des Enfers. Charon, le passeur arrive avec sa barque pour les faire traverser…

La très bonne série Atalante repose sur un savoureux mélange de mythes, de légendes de la Grèce antique et de fantastique. La narration de Didier Crisse alterne les scènes d’action et les moments plus légers teintés d’humour. Le récit qui se déroulera donc sur deux albums n’est pas le meilleur de la série et l’intrigue n’est pas très dense. Le lecteur était pourtant habitué à plus de rebondissements lors des précédents tomes de la part de l’auteur ; ici il restera un peu sur sa faim. De plus, pour cet album Le labyrinthe d’Hadès, l’auteur vendéen s’est chargé uniquement du scénario et du story-board, laissant la partie dessin à Grey et cela se ressent. En effet, là où les dessins de femmes pulpeuses et tout en rondeur de Crisse étaient très maîtrisés, ceux de Grey sont un peu plus anguleux et apportent un peu moins de magie. En espérant que le tome 7 rattrape cet opus, un peu plus faible que les autres. Crisse, un auteur talentueux en est capable. Du nerf, Atalante en vaut la peine.

  • Atalante, tome 5 : Le labyrinthe d’Hadès
  • Auteurs : Didier Crisse et Grey
  • Editeur: Soleil
  • Prix: 13,95€
  • Sortie: 27 novembre 2013

Orgies barbares : érotic-fantasy coquine

(album pour adultes)

orgies barbares
Au cœur des Terres Légendaires des Temps Jadis, Orgies barbares raconte les aventures de sauvageonnes, de mercenaires et de créatures maléfiques. Les personnages principaux sont en quête de justice ou de fortune selon leurs prédispositions. Tous ont un point commun: ils considèrent que le pouvoir des passions charnelles est une arme bien plus puissante qu’un sortilège ou une épée acérée. Cette belle saga d’érotic-fantasy est signée Erich Hartmann et est prévue en 6 volumes. C’est sous formes de neuf histoires courtes s’inspirant des contes populaires que l’auteur nous plonge dans ces Orgies barbares. Parmi ces récits :

Dans Possession, Yevlyn, l’inquisitrice se rend chez une villageoise dont le mari est possédé par le malin. La pauvre femme supplie la dame masquée de délivrer son mari de ce sortilège. Après avoir enlevé son heaume et sa cote de maille, l’inquisitrice passe aux choses sérieuses et s’adonne aux plaisirs de la chaire avec le possédé pour accomplir son devoir.

Pont sur l’Orbi. Zoia, une belle sauvageonne veut traverser cet ouvrage de défense mais se confronte à deux gardes pervers. Ils lui proposent de se déshabiller et de se donner à eux à la place de la taxe de péage.

Dans Le gardien du temple, un homme et une femme décident d’entrer dans la grande salle du temple de Klitoria pour piller les richesses s’y trouvant. Mais pour récupérer une statue de la déesse, la jeune femme doit être livrée au gardien du temple, un monstre informe.

Dans Succulent succube, le lecteur retrouve l’inquisitrice qui doit venir en aide au Père Ydoow, apeuré par une créature diabolique rodant dans le village. Les habitants ainsi que les jeunes religieux sont pervertis par cette créature mi-femme mi-faune. L’inquisitrice réfléchit à un guet-apens pour démasquer le succube.

Dans Les bonnes manières, le lecteur averti retrouve Zoia aux portes de la cité de Adaria. Après une conversation coquine qui se transforme en partie fine avec deux gardes, la belle barbare retrouve sa cousine favorite Lilya.

S’inspirant des contes populaires, des démons, des princesses, des barbares ou des ogres, les petits récit de Erich Hartmann sont savoureusement érotiques et comporte des petites touches d’humour. Dans ce premier volume, l’auteur espagnol présente trois personnages que l’on retrouvera dans les autres volumes de la série : Yevlyn, la charmante inquisitrice, Zoia, la ravissante guerrière des Terres du Nord ou encore La Voleuse, la séduisante et énigmatique femme qui adore subtiliser les trésors cachés. Le trait classique de Hartmann se marie parfaitement à ce style de récit coquin.

  • Orgies barbares, tome 1/6
  • Auteur : Erich Hartmann
  • Editeur: Tabou BD
  • Prix: 15 €
  • Sortie: 21 novembre 2013

Et pour quelques pages de plus…

Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :

Le Point hors-série Astérix, notre héros :

la saga

le point
Le magazine Le Point consacre son hors-série de novembre-décembre 2013 à Astérix. Intitulé Astérix notre héros, la saga, il comporte 106 pages consacrés entièrement aux aventures du Petit Gaulois. Le mensuel revient sur ce succès éditorial mondial à travers un programme intéressant :

Et Astérix arriva ! qui revient sur la naissance du héros de René Goscinny et Albert Uderzo en plein âge d’or de la bande dessinée. Cet article est signé Romain Brethes (docteur en littérature grecque et le spécialiste BD du Point).

Le cousin d’Amérique qui revient sur Oumpah-Pah, héros antérieur à Astérix, signés par les mêmes auteurs.

Dans Mégamix, le magazine parcourt les albums à la recherche des « bons mots ».

Une longue interview sur 7 pages d’Uderzo « Je me marrais comme un petit fou ».

Un portrait de Goscinny, le génial scénariste des aventures d’Astérix et de nombreuses séries, « Goscinny, conteur en séries »

Dans Un César pour Goscinny, Aymar du Chatenet dresse la liste des nombreux films  issus des livres du scénariste.

Un entretien avec Anne Goscinny, qui parle de la reprise d’Astérix par Ferri et Conrad.

Nicolas Rouvière parle de la Résistance dans l’univers astérixien.

« Pas de sangliers au menu des gaulois » revient sur la culture des gaulois, entre mythes et réalités dans les albums. L’article est signé Jean-Louis Brunaux, directeur de recherches au CNRS et archéologue.

Le décryptage des mises en page des planches d’Uderzo par Benoît Mouchard (Astérix le gaulois, Le bouclier arverne et La grande traversée).

Pour Alain Duhamel, les gaulois sont bien les ancêtres des Français.

La finance et l’économie dans Astérix est décryptée par Pierre-Antoine Delhommais, Bulles économiques.

Pascal Ory parle des festins et des menus dans les albums.

Une analyse des Jeux de langage par le professeur de linguistique Louis-Jean Calvet.

Dans De l’art et du cochon (sauvage) ?, l’hebdomadaire revient sur les emprunts de Goscinny et Uderzo à l’ensemble des arts (peinture, littérature, télé, ciné, célèbrités).

Le futur film d’animation Le domaine des Dieux de Alexandre Astier en pleine production. Avec un petit hommage à Roger Carel, la voix officielle d’Astérix.

Mission Astérix parle du nouvel album Astérix chez les Pictes, dont Case Départ vous a parlé.

Une belle galerie d’hommages au Petit Gaulois signé Zep, Gotlib, Cestac, Wolinski, Pétillon, Vivès, Margerin ou Jul.

  • Le Point, hors-série Astérix, notre héros, la saga
  • Auteurs : Collectif
  • Editeur: Le Point
  • Prix: 7,90 €
  • Sortie: novembre 2013

Les manchots sont de sacrés pingouins !

LES-MANCHOTS-SACRES-PINGOUINS
Après l’excellent album L’ours Barnabé, A vos risques et périls paru le mois dernier, Philippe Coudray revient avec Les manchots sont de sacrés pingouins ! pour lequel il signe la mise en images et les couleurs, tandis que son frère Jean-Luc assure le scénario.

Cet album reprend les planches de L’empereur nous fait marcher, enrichi de 50 planches inédites. Cet ouvrage fut en réalité conçu à la fin des années 80 et fut un succès en France mais surtout au Japon où il demeure l’une des plus grosses ventes de la bande dessinée française avec 60 000 exemplaires vendus !

Préfacé par Luc Jacquet, réalisateur du magnifique film La marche de l’empereur, il met en scène ces merveilleux petits oiseaux du bout du monde. Sur leur banquise, les manchots ne sont pas ceux que l’on croit. Le film de Luc Jacquet a appris au grand public infiniment de choses sur les mœurs de nos amis Manchots. Leur cycle de reproduction, leurs amours et leur courage sont désormais légendaires bien au-delà de la région la plus isolée et inhospitalière du monde ! On croyait donc tout connaître ces drôles d’Oiseaux. Mais on avait tort…

Les caméras à peine éteintes, les frères Coudray se dissimulaient dans les glaces du Sud et observaient à leur tour ces désormais célèbres Empereurs. Ces derniers leur révélèrent un autre versant de leur véritable nature et de l’infinie richesse de leur condition.

Il en ressort que les Manchots portent des moufles, ne craignent pas le froid emmitouflé dans leur pelage, sont parfaitement ambidextres, nagent parfois avec un tuba et volent au même titre que leurs cousins pingouins (mais sous l’eau !) !

Les deux frères Coudray sont au zénith de leur art avec Les manchots sont de sacrés pingouins ! Onirique et surréaliste, l’album est un très beau travail à quatre mains. Les gags en deux cases de Jean-Luc, scénariste de 2001 après Jésus Christ pour Moëbius, sont un subtil mélange de philosophie, de malice et d’humour. La mécanique est toujours fondée sur le même enchaînement, première case : la question, la seconde : la réponse. Cette narration accentue le rythme de l’album. Les dessins de Philippe sont merveilleux. Un album pour garder son âme d’enfant.

  • Les manchots sont de sacrés pingouins !
  • Auteurs : Jean-Luc et Philippe Coudray
  • Editeur: La Boîte à Bulles, collection La malle aux images
  • Prix: 19€
  • Sortie: novembre 2013

Retour à La Une de Logo Paperblog