Rappelons les faits :
> Le 3 juillet 2012, dans son discours de politique générale, Jean-Marc Ayrault annonce sa volonté de refonder la politique d’intégration : « la France est une terre d’immigration mais aussi d’intégration. Et sur ce sujet, trop de passion divise nos compatriotes. J’entends faire prévaloir une approche sobre et digne de ce débat dans un esprit de responsabilité et avec le souci constant du respect des valeurs de la République ».
> En février 2013, le Premier ministre annonce officiellement la refondation de la politique d’intégration.
> En juillet 2013, est lancée cette réflexion à travers une première réunion des personnalités qualifiées à qui ont été confiés les groupes de travail de la refondation par dix ministres concernés : Kader Arif, Marie-Arlette Carlotti, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti, François Lamy, Marylise Lebranchu, George Pau-Langevin, Michel Sapin, Marisol Touraine et Manuel Valls. Leurs lettres de mission sont consultables en cliquant ici.
> Les différentes personnalités qualifiées ont remis leurs relevés de conclusion, qui n’engagent qu’elles et aucunement le Gouvernement, le 25 octobre dernier.
> Ces documents, qui ne sont pas officiels (au sens où ils n’engagent pas l’exécutif), sont donc en ligne et librement consultables depuis une cinquantaine de jours. A l’époque, seul le journal La Croix avait alors rédigé un article, factuel et non-polémique.
> Mais, subitement, en fin de semaine dernière, le jour même de la convention UMP sur l’immigration, Le Figaro choisit sa Une sur le thème du soi-disant « retour du voile à l’école » ! Position qui n’est évidemment ni celle du Président de la République, ni celle du Premier ministre, ni d’ailleurs celle de l’Observatoire de la laïcité.
> D’où vient cette Une « choc » ? D’une seule proposition sur les 174, d’un seul rapport sur les cinq. Proposition qui, redisons-le, n’émane évidemment pas du Gouvernement mais d’un seul expert.
Que souhaite ceux qui ont lancé cette polémique ? Que l’on fasse marche arrière sur la transparence ? Que l’on demande à l’avance ce que les experts sollicités doivent penser et écrire ? Sans doute, l’exécutif doit être prudent sur sa communication, en particulier en période de tensions, mais pour le reste, ça n’a pas de sens.
En réalité, une partie de la droite se montre irresponsable en pronant la discorde, alors même qu’elle sait pertinemment que le Gouvernement ne transigera pas avec le respect du pacte républicain, puisqu’il est le socle commun de tout processus d’intégration.