Grandville est une série de Bryan Talbot parue aux éditions Milady, à travers laquelle l’auteur rend hommage au caricaturiste français du XIXe siècle J.J. Grandville, ainsi qu’à l’illustrateur de science-fiction Albert Robida.
Ce premier volet débute par une course-poursuite haletante dans les rues de Grandville, où Raymond Leigh-Loutre tente d’échapper à ses poursuivants à bord d’une splendide machine à vapeur. Après avoir réussi à regagner l’Angleterre, il est malheureusement retrouvé mort dans sa demeure. Pour l’inspecteur Archie Lebrock de Scotland Yard et son fidèle adjoint le détective Roderick Ratiz, c’est le début d’une enquête policière sur fond politique.
Grandville est le nouveau nom de Paris dans cette uchronie à l’ambiance rétro-futuriste. Napoléon a en effet triomphé des anglais deux-cents ans plus tôt et n’a que récemment octroyé son indépendance à l’Angleterre suite à une série d’attentats anarchistes. Outre l’univers steampunk particulièrement réussi, l’autre élément étonnant est la zoomorphie des personnages.
Cette aventure anthropomorphique invite donc à suivre les pas d’un inspecteur de Scotland Yard à Paris. Si l’intrigue ne déborde pas d’originalité, ce polar animalier est par contre parfaitement maîtrisé et diablement bien rythmé. De plus, ce divertissement de qualité est superbement mis en images par l’auteur. Si la colorisation informatique ne plaira pas forcément à tout le monde, le découpage cinématographique est très réussi et les nombreuses références graphiques, notamment à des personnages de BD bien connus, particulièrement amusantes.
Alors que le dernier tome de Blacksad déçoit un tout petit peu, cette saga mérite toute votre attention. Une excellente découverte !