Etre journaliste, c’est avant tout rendre compte, donner à voir et entendre le monde, permettre la résonance. Etre journaliste, c’est être aussi un veilleur et parfois un éveilleur. C’est dans cet esprit que je me suis rendue le 12 octobre dernier au restaurant le Basilik , un lieu hors du temps, sur les hauteurs de Fourvière, pour assister à un point presse. Point presse sur le lancement d’une pétition en ligne sur le don d’organes, à l’invitation de Jean-Marc Roffat, lui-même journaliste, avec une belle carrière tant au sein de Télé Lyon Métropole qu’au Progrès ou à la radio Lyon 1ere. Journaliste, certes, mais pas seulement… Jean Marc Roffat est un homme engagé et fédérateur. Il est le président de l’association caritative Donner la main, don de soi. Fédérateur… Et à en juger par la présence en nombre ce soir-là pour assister à son « message de Noel », il sait convaincre de l’importance du don de soi. Convaincre, comme le furent avant eux Monseigneur Barbarin, le Pr Jean-Louis Touraine, ou Christian Têtedoie, Marie Laure Bert-Soum, la responsable du Basilik, et son chef Sylvain Gonnet, d’être les parrains de l’association, pour être parmi les passeurs du message sur « le don de soi ».
Au cours de cette soirée, c’est par la voie d’enfants ou de familles touchées par la maladie ou la mort d’un proche que le message fut transmis. Décider de son vivant de donner de soi, une part de soi, lorsque le voyage se termine pour nous, c’est acter de l’importance de la continuité de la vie. Un acte fondateur. Et c’est ainsi que j’ai rejoint les très nombreux porteurs de cette carte qui précise ma volonté de donner mes organes lorsque les temps seront venus. Comme le fit Monseigneur Barbarin, qui, après avoir traversé un épisode de santé difficile, honora de sa présence chaleureuse cette réunion. Comme le fit également Bruno Ramus, le père du jeune chirurgien lyonnais mort dans un accident d’avion, alors qu’il était en mission pour chercher un greffon, lui aussi présent. Jean Marc Roffat peut être légitimement fier de ce qu’il a généré. Je lui ai demandé ce qu’il voulait transmettre :
« Mon travail de journaliste m’a permis depuis plus de 20 ans de comprendre que nous avons un pouvoir. Les journalistes ont le pouvoir de bouleverser des vies, parfois de les sauver, souvent de les améliorer. Tout simplement en médiatisant les cas d’urgence. Donner la parole à ceux en souffrance est déjà une première réponse. Montrer au monde qu’ils ne sont plus seuls. Que leur combat n’est plus vain mais qu’il est partagé par un peu d’attention. C’est pour cela que je souffre quand la presse ne se déplace pas pour donner l’alerte sur tel ou tel cas d’urgence touchant souvent des enfants ou des personnes en grande détresse. C’est ainsi que donner la main, don de soi a pour mission de médiatiser ces cas d’urgence et d’organiser de grands événements pour les soutenir. Notre beau message de Noël est simple et gratuit à la fois. Simplement de faire dire aux jeunes : "le plus beau cadeau de Noël est de me promettre un jour de sauver une vie"... Nous voulons ouvrir le débat à la jeunesse pour réveiller les consciences, c’est pour cela que nous lançons cette pétition à l’attention du Président de la République. Car trop de personnes décèdent faute de greffe, car nous ne sommes pas assez nombreux à en parler dans nos familles et à prendre notre carte de donneur... Mon "Yalla" à moi, c’est "Donnez-vous la main" ! Car il n’y a pas de solution, il n’y a pas de réussite, il n’y a pas de délivrance lorsque l’on agit seul... On a besoin de vous, de votre générosité pour nos grands combats... Et on le fait jusqu’à présent avec succès et sans argent... »
Pour soutenir l’action de Donner la main, don de soi, je vous invite à signer la pétition en ligne sur le don d’organes, adressée au Président de la République.
http://www.avaaz.org/fr/petition/President_de_la_Republique_Francaise_Debat_national_aupres_des_jeunes_sur_le_don_dorgane//?launch
Sylviane Sarah Oling