"Par la seule application des nouvelles règles de calcul" de la revalorisation automatique du Smic et compte tenu "d'une inflation de 0,6%", "il y a un gain de pouvoir d'achat", a assuré à l'AFP le ministre du Travail Michel Sapin, en marge d'une remise de prix au Sénat. Le Smic horaire brut, qui s'élève actuellement à 9,43 euros, passera sur cette base à 9,53 euros.
Pouvoir d'achat en berne
Michel Sapin n'a pas encore annoncé si le gouvernement allait consentir à un coup de pouce en plus de ce 1,1%. Mais il est peu probable que Matignon aille dans ce sens lundi prochain, jour de réunion de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC). Les experts de cette dernière, chargés d'"éclairer" le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum, ont déjà préconisé de s'en tenir à la hausse légale dans un précédent rapport. Par ailleurs, le gouvernement avait déjà décidé il y a un an de ne pas donner de coup de pouce pour le pouvoir d'achat des bas salaires en s'en tenant à la hausse légale et automatique du SMIC. Six mois plus tôt, au 1er juillet 2012, après l'élection de François Hollande, il avait exceptionnellement fait appliquer une hausse de 2%, dont un coup de pouce supplémentaire de 0,6%.
Indices modifiés
Les règles de revalorisation automatique du Smic, qui s'appuient sur deux indicateurs, ont été modernisées cette année: l'indice des prix a été modifié pour mieux tenir compte de certaines dépenses (loyer, énergie) et le salaire de base servant de référence élargi à celui des employés. Le gouvernement avait aussi affirmé à cette occasion que l'évolution de la croissance serait "un élément d'appréciation" pour décider d'un éventuel coup de pouce supplémentaire.
Environ 3,1 millions de salariés – 13% de l'ensemble des salariés en France – étaient rémunérés au Smic au 1er janvier 2013, soit un demi-million de plus qu'un an plus tôt, selon une estimation publiée dernièrement par le ministère du Travail.