Afin d’atteindre son objectif d’avoir un parc automobile composé uniquement de véhicules électriques d’ici 2030, la Suède va devoir rendre son essence et son diesel « hors de prix ». C’est en tout cas l’hypothèse avancée mardi 10 décembre par l’Institut de la conjoncture, un organisme de recherche économique gouvernemental suédoise.
Selon cet organisme, le gouvernement suédois s’est fixé des objectifs environnementaux et énergétiques incompatibles avec la fiscalité actuellement en place. Selon le scénario technologique et économique « le plus raisonnable », pour enlever de la circulation les voitures thermiques, il faudrait instaurer une hausse « d’environ 900% des taxes » sur les carburants.
Mais même malgré cela, des voitures roulant à l’énergie fossile seraient toujours en circulation. Alors que la Suède distribue un des carburants le plus cher du monde, à 1,60 euro le litre, une telle hausse des taxes triplerait ce prix.
Les chercheurs de l’Institut n’ont cependant pas formulé d’hypothèse pour atteindre l’objectif de la Suède. « Aucun paramètre d’analyse n’est adapté pour étudier des changements aussi importants que ceux qu’implique un parc automobile sans énergie fossile », ont-ils déclaré.
« Nous voulons exposer ce qui est nécessaire pour que l’objectif du gouvernement (…) puisse être atteint. Il s’agit de mesures drastiques qui entraîneront des coûts économiques importants et qui peuvent être difficiles à mettre en oeuvre », a expliqué Eva Samakovlis, la directrice de recherche, au quotidien suédois Dagens Nyheter.