Le billet de JPROCK :
L’affiche annonce : Elektrocution Record shop et A Thousand Lost Civilizations present : Death in June + Ensemble Economique + Spitting at Pigeons.
Pas étonnant donc que ce soit la grosse foule qui se presse devant l’entrée du Magasin 4, à deux pas de Tours et Taxis.
Depuis 1981 et le split de son premier groupe Crisis plutôt orienté punk politisé SWP et qui à l’époque s’est produit à plusieurs évènements soutenant Rock Against Racism et l’Anti-Nazi League,
Douglas Pearce officie au sein de Death in June.
Figure de proue de ce qu’on appelle le neofolk, la musique du groupe s’oriente principalement vers la guitare acoustique à laquelle s'ajoutent des éléments électroniques et des percussions
martiales, le tout soutenant des textes poétiques souvent ésotériques.
Et sa discographie s’avère passionnante.
Mais un petit mot pour commencer sur Ensemble Economique qui ouvre la soirée.
Ensemble Economique c’est le californien Brian Pyle, moitié de Starving Weirdos, alchimiste fantasque qui nous offre une intense prestation scénique et embarque son auditoire dans un voyage
étonnant rempli de textures sonores vaporeuses, de drones, de claviers et de guitare torturées.
C’est beau, c’est puissant et habité, bref c’est passionnant !
Place ensuite après un petit break à Spitting at Pigeons.
Miro Snejdr est le talentueux pianiste croate qui accompagne Death in June sur l’album "Peaceful Snow » et qui joue sur l’album piano solo "Lounge Corps" sorti en 2010.
Pendant environ trente minutes Miro habillé en tenue militaire de camouflage et assis derrière ses claviers, va nous enchanter de cette musique classique contemporaine d’une grande beauté
romantique. Et franchement, on ne pouvait pas rêver mieux comme introduction à la prestation intense que Death in June allait livrer ensuite.
Il est 21h30, lorsque Miro Snejdr enfile son masque et saisit un accordéon avant d’être rejoint par un Douglas Pearce masqué comme à l’accoutumée.
"Life Under Siege" ouvre le bal.
Ensemble, outre le titre d'ouverture, ils joueront "Wolf Rose", "Hail! The White Grain", "Leopard Flower"s et "Peaceful Snow"avant un petit break de cinq minutes
qui permet à Douglas d'aller changer de tenue.
Bas les masques ensuite, et on retrouve Douglas Pearce seul en scène, aux percussions ou armé de sa douze cordes, et cela jusqu’à la fin du set.
Souvent il s’adresse au public, et lui demande ce qu’il désire entendre.
On assiste à une jolie communion entre le public et un artiste génial, hélas souvent critiqué par une certaine presse inculte et mal informée au service d’une pensée ultra politiquement correcte aveugle et intolérante.
Mais la liberté d’expression est présente ici ce soir et finalement c’est le principal.
C’est d'ailleurs dans une ambiance qui frôle le recueillement que se déroule le show devant une audience attentive et respectueuse, limite hypnotisée. On peut juste regretter que Miro Snejdr ne
soit pas revenu de temps à autre ajouter sa petite touche de talent sur certains titres.
Vingt trois morceaux plus tard d’un concert intimiste mais puissant, Douglas revient sur scène pour un rappel. Planté entre ses percussions recouvertes des symboles du groupe et le gay flag
arboré fièrement à chaque prestation de Death in June, il nous offre "Runes and Men" et "Heaven Street » en guise d’au revoir.
Un dernier petit signe de la main et notre homme regagne les coulisses.
Un grand merci à A Thousand Lost Civilizations, à Kunst en Opbouwen, à Jeroen Provoost et à Michel Kirby pour ce concert qui a tenu toutes ses promesses et qui fut, comme à chaque fois avec Death
in June, une expérience unique.
Et une fois de plus sur ce coup ci, les absents ont eu tort…
Texte et photos : JPROCK
SETLIST:
Life Under Siege
Wolf Rose
Hail! The White Grain
Leopard Flowers
Peaceful Snow
Death of a Man
Bring in the Night
Ku Ku Ku
The Maverick Chamber
Good Mourning Sun
Takeyya
She Said Destroy
Giddy Giddy Carousel
Luther's Army
All Pigs Must Die
Torture by Roses
Leper Lord
Come Before Christ and Murder Love
Little Black Angel
Rose Clouds of Holocaust
Fall Apart
Behind the Rose (Fields of Rape)
But What Ends When the Symbols Shatter?
Encore:
Runes and Men
Heaven Street