L'actualité des blogs politiques cette semaine fut ainsi un moment d'introspection morose et peut-être passagère. La mort des blogs est un thème récurrent de la blogosphère et d'ailleurs. Vous retrouverez rapidement quelques billets sur le sujet chez le regretté Jean Veronis (janvier 2010), Dedalus (décembre 2011), Voix Militante (janvier 2012), Rue89 (mars 2012). Un "Pearltree" sur le thème a même été établi en début d'année.
Nicolas, de Partageons Mon Avis, a d'abord réagi à un constat de Guy Birenbaum:
"Ce qui a changé ? Chacun aura son interprétation. Le phénomène Twitter a bien sûr joué un rôle voire plusieurs. (...) Les commentaires se sont déportés dans ce machin en 140 caractères tuant la conversation".SebMusset a furieusement décrit ce qu'était devenu l'échange politique amateur et citoyen dans ces sphères 2.0 depuis plusieurs mois:
"Depuis que je vagabondais sur LéRézoSocio, je réduisais à son tour de moitié l’écriture sur le blog. LéRézoSocio prolongeait la promotion de Paul Léotard. Chaque instant se vivait comme la possibilité d’un bon mot. Un bon mot se lisait cent fois plus que mon billet de blog le plus lu qui se lisait mille fois plus que mon livre le plus vendu.""C'était mieux avant ?" se demande Fred Camino.
Bibi a complété d'un autre billet en expliquant ses propres motivations, mais aussi quelques règles personnelles de bon sens:
"Ne pas brusquer la Durée, ne pas se laisser avoir par elle dans ce Champ des Blogs où – ici comme ailleurs – on nous presse, on nous intime de nous soumettre à la Rapidité, au Zapping, au Résumé, au Slogan, au Bon Mot, au Bon Parti. "Comme la presse, parfois, les blogs s'interrogent sur leur mission et leur devenir. D'aucuns jugent cela nombrilistes. C'est une démarche pourtant nécessaire. Les blogs politiques, comme tout lieu d'expression subjective, sont des objets mortels.
Addendum: ce dimanche 15 décembre, Guy Birenbaum ajoute une jolie chronique "fictionnée" à ce thème - "La Grande Panne".
"En novembre 2057, Internet avait implosé. Dans le monde entier. Le black-out. (...)
Au bout de deux ou trois jours de stupeur, l’intelligence collective avait repris le dessus."
Pouvait-on espérer que la prise de conscience intervienne plus tôt ?