Une équipe de chercheurs internationaux développe un outil de test de la tuberculose afin d'en faciliter le traitement dans les pays en voie de développement.
Loin d'être une maladie nouvelle, de nombreux test existent pour détecter l'apparition de la tuberculose auprès des patients issus des populations les plus touchées, à savoir celles des pays en développement. Ceux-ci, cependant, se répartissent en deux extrêmes, d'un côté excellents mais coûteux, et de l'autre peu onéreux mais produisant des résultats sinon inefficaces, du moins limités. Le projet international Pocket, coordonné par le Professeur Bienstman de l'Université de Gand cherche à rassembler en un seul outil les caractéristiques les plus intéressantes des tests existants. Non pas un juste milieu entre coût et pertinence mais une maximisation de la performance à moindre coût, en créant un capteur, s’appuyant sur une technologie proche des caméras que l’on trouve dans les smartphones, permettant de détecter la présence d'anticorps TB dans les urines.
Un test simple et unique
Pocket devrait comme son nom l'indique être suffisamment miniaturisé pour tenir dans la poche. Il s’agit ainsi d’un capteur caméra, encastré dans un jeton de nitrure de silicium, capable de détecter, grâce à l’analyse des longueurs d’onde, la présence d’anticorps TB dans les urines du patient et transmettre ces informations directement à l’ordinateur du médecin. Cette miniaturisation tient à l'évolution des caméras qui ont vu leur prix chuter avec leur systématisation au sein des smartphones. Peter Bienstmam nous explique ainsi que l'équipe internationale espère obtenir "[...] la même performance de test qu'avec nos tests précédents, qui impliquaient des caméras spécialisées et l'utilisation de l'infrarouge, mais à une fraction du prix." Le but affiché est ainsi de pouvoir proposer un test sûr et abordable auprès des personnels de santé directement sur le terrain, sans formation lourde ni investissements structurels.
Un projet qui se développe
Si le projet a été officiellement lancé à la fin du mois dernier, l'équipe entend pouvoir effectuer ses premiers tests terrains en Afrique et en Inde d'ici deux ans, notamment grâce à l'utilisation de matériaux technologiquement avancés mais déjà produits à grande échelle pour d'autres usages. Avec un développement de la tuberculose extrêmement rapide auprès des populations les plus appauvries, l'OMS ayant décompté plus de 8 millions de nouveaux cas en 2012 et une moyenne d'environ 2 millions de victimes par an, la mise à disposition d'un test rapide et efficace pourrait s'avérer indispensable pour les médecins.