Petits malins, va! On vous invite pour une braderie entrée libre (livres, affiches, catalogues… à petits prix) Et après, comme vous en profitez pour visiter les expos en cours, on vous fait payer l’entrée! Commerce! Commerce! Allez, j’arrête de critiquer ce Con de Sortium (cf mon billet du 31 octobre, « un après-midi art un peu loupé »)…. Richard Hawkins valait bien mes 4 €.
Donc, jusqu’au 26 janvier, le Consortium de Dijon propose deux expositions: Matias Faldbakken et Richard Hawkins.
Le norvégien Faldbakken? Ce n’est pas ma tasse de thé. L’art contemporain que je crains (contemporain… l’artiste est quand même né en 1941, mais bon) . Gigantesque tas de cartons tout neufs sagement empilés, milliers de sacs plastiques jetés négligemment au sol, rangée de pots d’échappement, vieux frigos découpés à la scie électrique…. Même si je lis les commentaires explicatifs de la petite brochure offerte (merci beaucoup!), comme quoi l’artiste a un humour acide et provocateur, qu’il est plutôt anar, qu’il privilégie le geste destructif, qu’il parle de sous-culture… Je refuse d’entrer dans ce jeu facile. La seule œuvre qui me semble posséder un brin de création, de sens et même d’esthétique, ce sont ses armoires métalliques étranglées par des sangles. Il y a là une violence exprimée et visible dans la durée, qui va au delà du geste éphémère et instinctif. L’objet banal prend vie, change de camp et communique émotions et réflexions. Pour moi, cette chose-là est une vraie image, ou une métaphore.
Hawkins, américain, est un artiste aux multiples facettes. J’ai découvert ses peintures. D’abord, la série « Brig » et « Vault paintings ».
La toile est entièrement occupée par la froide et grise géométrie d’une façade de porte de prison métallique. Et, comme une fenêtre rêvée, s’ouvre, là au milieu, une petite peinture colorée dont les thèmes sont repris plus loin dans les salles de l’expo (sans les portes en acier, cette fois). En fait, le pinceau faussement gai de l’artiste dit une certaine misère sexuelle. Ambiance de bordel. Triste drague pédéraste. Mort qui rôde. Fumées de cigarettes lascives. Et, parfois, c’est la reproduction de galeries de portraits ou de cabinets de curiosités … Mais à la façon Hawkins! Les dignes ancêtres d’autrefois sont plutôt des monstres! L’artiste a le chic pour composer une ambiance malsaine, décadente… Mais quelque chose de fort et de significatif passe dans ses peintures.
A voir aussi, deux sculptures, la pagode et la maison hantée (série des « Dollhouses »), agencées minutieusement avec plein de petits bouts de cagette ou de carton peints. Un jeu de construction qui communique une impression de mystère à la manière des contes (pour adultes!)
(cf le visuel ci-contre, détail)A voir encore un bien étrange travail de collages qui, si j’ai bien compris, est inspiré des collages du chorégraphe japonais Tatsumi Hijikata autour d’artistes comme Dubuffet ou Bacon (au début, l’américain ne faisait que transcrire et traduire ceux-ci) . Mais, parti donc de l’admiration pour cet ‘inventeur du Butö, le travail de Hawkins a pris son propre chemin, s’est prolongé, a pris de l’ampleur pour devenir une œuvre personnelle. On pense à une sorte de documentation, de recherche, de journal, d’enquête…. tourné sur l’art en général et l’érotisme.
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