Soirée 'Dessille mes yeux et débarrasse mes tympans du bouchon de cérumen afin de me transformer en argonaute pour partir à la recherche de nouveaux talents", tel est le thème de la soirée proposée par Females Rock en ce frisquet jeudi de décembre, jour où, il y a bien longtemps, Sigismond, roi de Hongrie, créa l' Ordo Draconum!
Sur le podium du Live Music Café, un établissement où t'es obligé d'aligner 3€ sur le comptoir pour t'abreuver en sirotant une fade mousse servie dans un minable gobelet, ce qui a le don d'égayer ton humeur déjà maussade, deux éléments féminins et autant de mâles s'appliquent à l'exercice fastidieux du soundcheck, les minutes s'égrènent pour arriver à la mesure horaire suivante et pour que tu sois au comble de la félicité, la commère la plus illustre sévissant dans l'univers rock bruxellois débarque dans le troquet: RickyBilly...
Hosanna!
21:55' Più Mosso!
D'un mouvement sec von Karajan indique: poco più mosso...
LudoVan ( chant, guitares) , Gabrielle Seguin ( basse) , Julien Lociuro ( keys) et Isabel Rocher ( drums) ont enregistré le message et vont nous balancer un set animé et brillant.
Ils sortent d'où, ces zèbres cultivés?
De Bruxelles, la seule que tu avais déjà croisée était Isabel au sein de Hands Up Boys.
Pas de traces YouTube, quatre titres sur Soundcloud ( le EP ' First Step').
Classification?
Atypique...les drôles indiquent Acoustic / Chansons Populaires Mélodramatiques / Soundtrack sur leur page facebook.
On a perçu des éléments progrock, du postrock, du shoegaze, du postpunk, du jazz rock, de l'art rock, et des touches de symphonic rock, on a été séduit et même RickyBilly s'est tu pendant 107 secondes!
Une première plage à l'amorce atmosphérique ( Ludo, peux pas lire tes hiéroglyphes..) convie ton esprit au jeu des rapprochements, vu la construction soignée de la plage il te conduit du côté de Gentle Giant, de quelques bands de la Canterbury School, ou des
Strawbs ...les seventies, quoi!En discutant le coup avec Ludo, après le gig, il te confie qu'un autre vieillard avait cité Pazop, qu'il ne connaissait pas... cet aïeul est loin d'être décati!
Julien tapote un aimable glockenspiel, ' Singer from the kitchen of my soul' est sur les rail, une composition complexe basée sur une solide rythmique, un jeu fougueux pour Isabel, des lignes jazzy pour mademoiselle Seguin, la guitare se fait lyrique, les claviers Moody Blues tandis que la voix adopte des tonalités Greg Lake.
Du travail soigné.
' At home' confirme la bonne impression, ton cerveau n'arrête pas de cogiter, il déterre Greenslade.
Là-haut c'est la guerre, ' White Space Conflict', pas de déflagrations assommantes, une guerre froide, chimique .
Un titre planant comme ceux du Floyd.
'Monrovia' sera plus incisif avec un lent crescendo te menant vers un terme explosif.
Le titletrack du EP, ' First Step', du shoegaze en mode instrumental précédant une nouvelle aventure progressive ' Trapped in a town' aux riffs de guitare ciselés.
T'as perdu quelque chose, Ludo?
'Where is love'
Le FBI enquête...
C'était la dernière...
Le bistrot exige un bis!
Solo à l'acoustique, la ballade ' Natalia' et retour de la troupe pour ' A letter '( from a soldier to his wife).
Un concert prometteur, un band au potentiel énorme!
Pause sonore assurée par Cloé Du Trèfle!
A Toulouse il n'y a pas que des saucisses ou de la liqueur de violette, on sait, il s'agit de musique, tu vas avancer Nougaro, Pauline Ester ou Diabologum... Pea Punch nous sert un cocktail différent, comme Più Mosso les ayant précédés sur scène, leur mélange est difficile à répertorier: des composantes hip hop, trip hop, chill out, lounge, funk, house ou jazztronica...une constante, un groove infectieux.
Qui?
La casquette de travers, Paul Bertrand: samples, platines, scratch, vocals - Sophie Ramia Medina à la basse - Mehdi à la batterie et Laure Muller- Feuga aux claviers et samples.
Ouverture: 'Don't rescue me' qui fusionne hip-hop et jazz à la manière du génial Guru JazzMatazz.
A tes côtés de petites nanas se tortillent harmonieusement, normal, le cassoulet toulousain pulse vicieusement .
Fallait voir RickyBilly se contorsionner, mieux que Benny B dans ses bons jours.
' Snake', ne nous comprend pas mal, Ricky c'est un pot de colle, pas un reptile, mais ce snake aux mouvements sinueux conforte l'idée première, Pea Punch groove à mort et c'est pas la suivante ' Soul Fury', un r'n'b/ nu soul/ acid jazz purulent qui nous fera changer d'avis.
En parlant de British soul, où est passée Caron Wheeler?
Bizarrement en s'en tenant au titre, 'Riot' a tout d'une ballade dream pop aux accents hip hop, la voix de Popol te rappelant celle d'Amaury Massion du temps d'Attica.
Préliminaires bruitages pour ' Soul Bomb', la basse lourde transforme l'electro noise en torpille funk.
Un des titres les plus dansants du set sera l'éblouissant 'Brightness', le suivant, ' ' Little Princess' présente des coloris gospel, le croon grave du frontman faisant une nouvelle fois mouche.
' Only Wolves' termine ce set hautement jouissif!
Enthousiasme débridé.
Quoi, un bis, sorry, tout le stock y est passé!
Vous en refaites une ou on vous lynche!
Menace prise au sérieux, version alternative de 'Soul Fury'!
Session de rattrapage: Females Rock fait revenir Pea Punch à Bruxelles le 20 décembre!
Place to be: le KultuurKaffee de la VUB!