Un traitement de 5 ans par anastrozole, un inhibiteur de l’aromatase, pourrait permettre de réduire de moitié le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées, à risque élevé. Ces conclusions de cet essai randomisé vs placebo, publiées dans l’édition du 12 décembre du Lancet, ouvrent une nouvelle option pour la prévention du cancer du sein chez ce groupe de patientes, qui apparaît plus efficace que le tamoxifène. Et avec moins d’effets secondaires.
Il s’agit des résultats de l’essai IBIS II, mené par l’Université Queen Mary de Londres sur près de 4.000 femmes ménopausées à risque élevé de cancer du sein. 1.920 participantes ont reçu 1mg d’anastrozole par jour – L’anastrozole (Arimidex) fonctionne en empêchant l’organisme de produire l’œstrogène qui « alimente » de nombreux cancers du sein- et 1.944 un placebo.
· Durant les 5 années de suivi, 40 femmes (2%) du groupe anastrozole ont développé un cancer du sein vs 85 femmes (4%), dans le groupe placebo.
· L’incidence cumulée à 7 ans atteint 2,8% dans le groupe anastrozole vs 5,6 % dans le groupe
· 18 décès ont été rapportés dans le groupe anastrozole et 17 dans le groupe.
L’anastrozole, une nouvelle option pour ce groupe de patientes : Le Pr Jack Cuzick, chercheur principal et directeur du département Prévention du cancer à l’Université Queen Mary confirme l’anastrozole comme « le médicament de choix quand il s’agit de réduire le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées, ayant des antécédents familiaux ou d’autres facteurs de risque de la maladie ». Il précise que la classe des inhibiteurs de l’aromatase est plus efficace que le tamoxifène avec, surtout moins d’effets secondaires. Dans son étude, les effets indésirables rapportés s’avèrent en effet très légèrement plus élevés que dans le groupe placebo.
Il exhorte ainsi l’autorité britannique, le NICE (Institute for Health and Care Excellence), à envisager d’ajouter l’anastrozole aux traitements recommandés dans les lignes directrices cliniques.
Des tests ciblés sont d’ores et déjà prévus pour préciser dans quels cas les femmes vont pouvoir bénéficier au mieux de l’anastrozole avec le moins d’effets secondaires possibles. Mais d’ores et déjà, c’est, selon les auteurs, une nouvelle option à considérer pour réduire considérablement le risque chez ces patientes à risque élevé.
Source: The Lancet 12 December 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)62292-8Anastrozole for prevention of breast cancer in high-risk postmenopausal women (IBIS-II): an international, double-blind, randomised placebo-controlled trial(Visuel Fotolia)
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