L'austérité, c'est çà !

Publié le 13 décembre 2013 par Charlesf

Explosion des suicides, des meurtres, détérioration de la santé publique, extrême droite exubérante ... taux de chômage passé de 7,2 % en 2008 à 22,6 % au début de 2012, la Grèce, le peuple grec, n'a pas fini de s'étonner de l'inertie de l'UE et de ses propres "dirigeants" qui s'agrippent à un radeau d'infortune trop exigu et menacé par d'insatiables méduses.
Cette agonie est contagieuse. D'une certaine façon, à moins d'un sursaut de simple bon sens, çà ne serait que justice. A moins que l'on ne soit en train d'inventer l'euthanasie collective ?


Messages de protestation contre les mesures d'austérité

sur la façade de la Banque de Grèce à Athènes.
14 février 2012. (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

"Si la crise a montré à quel point les structures de l’Union européenne sont inadaptées pour permettre une coopération efficace sur le plan économique, elle suggère d’autres dangers immédiats. Cet article (qui suit) sur le défaut de couverture sociale de 30% des Grecs pose le problème du déferlement de maladies sur le continent, dans un tel contexte les épidémies de toutes sortes vont ressurgir. Sans en être au point de l’Asie centrale où la peste est réapparue, la tuberculose est déjà là… Enfin le désastre humanitaire qui a commencé à s’étendre dans certains pays de la zone européenne nous laisse de plus en plus fragiles au moment même où l’on attaque nos propres protections sociales qui ont atténué jusqu’ici l’impact de la dite crise en France. Enfin quand l’on voit la pression des Ukrainiens guidés par une extrême-droite qui ne cache pas ses sympathies nazies, racistes, antisémites et l’enthousiasme manifesté par l’Allemagne à cet accueil pour y trouver de la main d’œuvre taillable et corvéable, l’inquiétude augmente sur l’avenir de ce continent arrimé de surcroît aux États-Unis qui en font leur nouvelle terre d’expansion."
Note de Danielle Bleitrach

L’organisation Médecins du monde s’est alarmée lundi de la situation des personnes sans couverture sociale en Grèce, qu’elle évalue à 27,7% de la population, soit plus de 3 millions de personnes, avec des conséquences particulières sur les enfants et les femmes enceintes.

"Nous sommes très inquiets du nombre des gens qui ont perdu leur sécurité sociale en Grèce" en raison de l’explosion du chômage et de la récession, ce qui a notamment "de graves conséquences pour la santé des enfants et des femmes enceintes", a indiqué Anna Maïli, présidente de la section grecque de Médecins du monde (MdM) lors d’une conférence de presse.

Selon des données des services de santé publique, "trois millions de personnes, sans prendre en compte les sans-papiers, n’ont pas accès à la santé publique", a relevé Mme Maïli.

La vaccination des enfants défaillante

Elle a souligné que "la vaccination des enfants (était) insuffisante ou parfois inexistante" pour les familles sans couverture sociale.

"Nous rencontrons tous les jours des enfants âgés de deux ou trois ans qui n’ont pas été vaccinés", et au cours des neuf derniers mois, MdM a examiné "10 633 enfants dont plus de la moitié (6580) ont dû être vaccinés", a-t-elle poursuivi.

Sans couverture sociale, le coût de vaccination d’un enfant jusqu’à l’âge de 6 ans s’établit entre 1400 et 1800 euros, selon MdM.

En raison des coupes dans le secteur public et les services sanitaires, "il n’y a aucune aide prévue pour les enfants des familles sans sécurité sociale, et les femmes sans protection sociale doivent payer pour les examens et l’accouchement", note Mme Maïli.

"Entre 2008 et 2011, le nombre d’embryons nés morts a augmenté de 21%, ce qui est le résultat de la récession et du taux de chômage", a-t-elle affirmé, en soulignant qu’outre "la crise humanitaire en Grèce, il y a maintenant une bombe sanitaire".

Soumise à une austérité stricte par ses créanciers, UE et FMI, en échange des prêts internationaux destinés à lui éviter la faillite, la Grèce est plongée dans la récession pour la sixième année consécutive, le chômage ayant explosé à plus de 27%, le taux le plus élevé dans la zone euro.