On dit que la mode passe, les chiens aboient, mais qu’elle passe quand même. Non, ça c’est la caravane. Whatever. comparons donc la caravane à la mode. Les tendances se présentent, et peu importe notre accueil, elles font coucou et s’en vont.
J’ai eu beau aboyer comme un chien amoureux lorsque la tendance animale nous a honoré de son petit spectacle de la savane dans la rue, rien n’y a fait. Alors j’ai attendu que ça passe, et comme c’est pas passé, j’ai acheté un bonnet léopard, deux pulls léopard, des gants zébrés, des escarpins zébrés. Sisi. Puis j’ai fait une overdose de félins et lorsque je me suis mise à rugir, j’ai décidé qu’il était temps d’arrêté.
Lorsque les Ugg sont arrivées, ce ne sont pas chiens qui aboyèrent, mais une meute de loups : c’est moche, c’est moche, c’est moche, pitié, épargnez-nous ça. Jusqu’à ce que mes pieds gelés s’aventurent dans la douce laine de ces vilaines chaussures et m’arnaquent avec leur confort. Il paraît que c’est la fin des haricots, la porte ouverte à toutes les fenêtres lorsqu’on se met à avoir des raisonnements tels que « c’est moche mais c’est pratique! ». Alors je suis devenue l’heureuse et inélégante propriétaire d’une paire de affreuse paire de bottes lainées, très coûteuses et à sequins (quand même) : mes moutons à paillettes, comme je les appelle. Les Ugg sont d’ailleurs les lauréats dans la catégorie : plus grand rapport prix/mocheté,
Ensuite nous envahit le trip des années 80, le plastique aux oreilles, le mélange de couleurs super flashy, la fluo attitude assumée jusqu’au bout des ongles. Super optimiste et solaire de nature, j’ai plongé tête baissée dans le mode « le lampadaire, c’était mwaaaa!! ». Jusqu’à ce que mon entourage se mette à cligner des yeux en me voyant. Aiiiyeeee. ça fait mal, je sais.
Puis est arrivé le punk, celui qui me rappelait mes douces années de lycée au sablon, les boutiques de cuir et d’accessoires de la galerie Agora, j’ai regardé passer, et là j’ai décidé d’être pragmatique et craqué directement sur des bottes motardes. Quitte à se faire avoir par les tendances, autant le faire dès le début : pigeonne peut-être, hipster c’est mieux.
Puis j’ai fait un pas en arrière, j’ai choisi l’indulgence avec moi-même.Tu peux craquer sur les rayures, les motifs, le jaune néon, les slogans douteux sur tes t-shirts, des clous sur tes baskets, des baskets avec tes jupes, c’est pas grave, on t’en veux pas, c’est drôle et cute à la fois (nous = ton moi, ton surmoi, toussa). Si tu fais la part des choses ça ira : la mode, c’est drôle, c’est fun, et ça, c’est pour toujorus.