- Posted on 15 janvier 2009Posted in: Zoon Médiatikon
La politique étant ce qu'elle est, il est souvent intéressant de délaisser les combats de coqs, ou plutôt les corridas, pour lever le nez vers l'arène. On peut y analyser le rapport de force entre les médias eux-même, médias dont l'état de santé joue un rôle primordial dans la vigueur du débat public.A cet égard, une nouvelle indication a été donnée aujourd'hui, à l'occasion de la publication par Médiamétrie des chiffres des audiences radio pour la période novembre - décembre. Qu'y voit-on ?
D'abord, la radio en général est en petite forme.
Le média radio perd globalement des auditeurs : moins 350 000 auditeurs par rapport à l'an dernier. Mais certains tirent tout de même leur épingle du jeu.
- C'est le cas d' Europe 1, qui a opéré un toilettage radical de sa grille à la rentrée 2008 (" du sol au plafond " aurait pu dire -à raison cette fois- l'Omni). Avec un pari osé : l'ancien terrible des plateaux nocturnes Fogiel installé dans le fauteuil de l'animateur consensuel de la matinale sur Europe 1 - à la place de Jacques Pradel (qui ?). Et ça marche : Europe atteint son plus haut niveau depuis cinq ans (10 % d'audience cumulée).
-France Inter suit le premier de cordée, avec 400 000 auditeurs gagnés en un an. RTL et France Info stagnent mais ne décrochent pas (respectivement, comme on dit, -0,2 point et -0,5 point).
Ni tambour ni trompettes pour les musicales.
Là, le décrochage en revanche est bien réel : NRJ perd presque un point d'audience (de 11,5 à 10,7 %). Même chose pour Fun, Virgin ou Chérie FM.
Parmi ces musicales qui déchantent, seule Skyrock évite de déraper (normal, c'est une radio rap...). La station gagne presque 280 000 amateurs
du concept " Rap RnB non stop ", bien aidé par la Radio libre de Difool qui est, croyez-le ou non, l'émission la plus écoutée de France. Toutes heures et toutes stations confondues.
Conclusion : la radio n'est plus le transistor de Papa, sur lequel on découvre le " dernier tube qui vous fera danser cet été ". Car le tube a été remplacé par le youTube; le nouveau Britney Spears à peine enregistré par la chanteuse, il est déjà disponible immédiatement sur les sites de partage, le peer-to-peer, et téléchargé sur les baladeurs. La radio musicale n'est donc autre, aujourd'hui, qu'un Ipod sur lequel on ne peut pas régler l'ordre des chansons... soit la préhistoire. Une bonne nouvelle, en tout cas, pour les radios d'infos généralistes, qui analysent, hiérarchisent l'information, mais aussi commentent et créent le débat. D'où le succès d'Europe 1, de France Inter et de RMC, qui fête avec ces derniers résultats médiamétrie sa trentième hausse consécutive !
Frédéric Says