Oneida donne ensuite un concert complet et c'est plutôt bien, à la fois hargneux et hypnotique. Mais le son est tellement fort que je pars avant la fin.
C'est ce qu'on peut lire sur l'excellente webzine Popnews, sous la plume de Vincent Arquillière.
On cherche à donner plus de plaisir au public. On montre le son. On pousse les compteurs dans le rouge. Plus vite, plus haut, plus fort. Et soudain ça craque. Tout s'écroule.
Les rares personnes averties ont déjà fui la salle. Certaines portaient des bouchons dans les oreilles mais savent que ça ne protège que jusqu'à un certain degré : au delà, la conduction par voie osseuse suffit à créer un traumatisme auditif et les bouchons ne sont plus alors d'une grande utilité.
L'immense majorité du public, à l'inverse, ne sait pas. Et comme le seuil de la douleur se situe largement au-delà du seuil de danger, se laisse détruire les cellules cillées - sourire aux lèvres en prime.
Plus de plaisir ? Pour quoi à l'arrivée ? Une minorité qui court se mettre à l'abri et le reste qui, abîmée, ne pourra bientôt plus assister à des concerts. C'est cher payé la minute de jouissance !
Pourtant, si l'industrie du disque se porte plus mal que jamais, les tourneurs s'en mettent en revanche actuellement plein les poches :
jamais les salles n'ont affiché à ce point complet, jamais le public ne s'est tant pressé pour voir sur scène les artistes qu'il adule - ou simplement apprécie.
Alors quoi ? C'est un peu ce qu'aurait dit Hitler en avril 45 au sujet de l'Armée Rouge ("eux n'ont pas de problème d'effectif") ? Continuons à décimer les troupes : de la chair fraîche sort régulièrement des bancs du lycée pour venir acheter nos tickets !
Jusqu'à quand ?