Dégustation hier soir chez un mien ami autour d'une épaule d'agneau qu'on pouvait émietter à la fourchette.
Trois grands vins servis à l'aveugle.
Margaux :
On reconnait vite le grand vin. Onctuosité, belle suavité sans excès, richesse contrôlée. Bref : il impose le respect. Mais mon étonnement vient du fait qu'un tel cru soit déjà à une sorte d'apogée, ou alors, je me trompe un max. Disons que je ne vois pas trop vers quel style il pourrait évoluer.
Léoville las Cases :
Immense déception. Vin plat, sans plaisir, et donc, bien loin d'une émotion quelconque. Sec, maigrichon et surtout court comme dieu pas permis. Pas possible que le redoutable Delon soit à l'origine d'une telle chose. Va falloir retaster fissa !
La Mission Haut-Brion :
Un sommet, une explosion de bonheur bacchique. Du grand, du tout grand. Un bémol ? J'avais du mal à trouver cette trace "benchmark" de Pessac, ce côté fumé si entêtant et si recherché quand on aime cette caractéristique si particulière dans les plus beaux Pessac-Léognan. Là, on pressent quand même un beau futur.
Conclusion :
Surtout, dans de telles dégustations d'un millésime affichant ses 18 ans, ne faire aucune généralisation car je suis certain qu'on peut trouver un LLC bien différent, un Margaux encore plus voluptueux et un LMHB plus exceptionnel.
Il n'empêche : 1995 a quand même été un millésime de haute réputation et constater que ces ténors du bordelais sont à une sorte d'apogée, ça laisse des sentiments bizarres.
Il va être urgent de redéguster quelques 1970, 1961 et autres 57. On cherche mécène… :-)