Deux sites regroupent aujourd’hui la plus grande partie de personnes déplacées à Bossangoa, la grande ville du Nord-Ouest à 300 km de Bangui. Saisis par la terreur des affrontements et des exactions qui ont éclaboussés la ville et sa région, les déplacés tentent de trouver refuge dans les deux camps de fortune de la ville. Spontanément et par vague depuis 2 mois, 40 000 chrétiens de Bossangoa et des villages alentours se sont rassemblés autour de l’archevêché de la ville, entassées sur seulement 4 hectares. Plus loin dans la ville, les familles musulmanes affluent vers le site de l’école Liberté depuis 6 jours. Avant le pic de violence du 5 décembre, ils étaient 1600. En quelques jours, toute la communauté musulmane de la ville a fui vers le site, multipliant par 4 sa population. Les déplacés cherchent protection et assistance dans ces camps de fortune où seules les organisations humanitaires comme Action contre la Faim interviennent.
« On ne reconnait plus le camp Liberté » s’inquiète Alexis Ottenwalter, Responsable Terrain pour Action contre la Faim à Bossangoa « Il y a deux semaines encore, nos équipes y travaillaient : c’était un camp ‘facile’ avec assez peu d’activités. Aujourd’hui, après les combats qui ont fait rage et l’afflux massif de population, il y a beaucoup trop de pression sur un si petit espace ». Avec un point d’eau pour tout le camp, on est loin des standards d’accueil minimum à l’école Liberté. Action contre la Faim a d’abord installé un nouveau réservoir de 20.000 litres et se coordonne avec d’autres agences d’aide pour organiser le site et accueillir de nouveaux arrivants.
Dans les deux camps, les besoins en eau et assainissement sont les plus importants. Latrines, drainage des eaux usées et gestion des déchets : ACF se concentre avant tout sur l’organisation du site et les travaux à long terme afin d’éviter l’émergence d’épidémie et offrir des conditions d’hygiène décentes. Pour le moment, il n’est pas question pour les familles, traumatisées, de rentrer chez elles.
Contrainte d’interrompre ses activités pendant 3 jours à cause des tirs à l’arme lourde de jeudi dernier, ACF a pu reprendre ses activités ce dimanche, à la faveur des premières opérations de sécurisation. Si le calme revient peu à peu à Bossangoa, l’insécurité dans l’ensemble du pays et notamment le long des axes routiers pose un nouvel obstacle : l’acheminement du matériel, notamment de forage, de la capitale à Bossangoa.
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Action contre la Faim est présente en Centrafrique sans interruption depuis 2006. Dans ce pays où le système de santé s’est désagrégé après des années de marasme économique, la crise sanitaire est sans précédent. Insécurité alimentaire, peu sinon pas d’accès aux soins, on estime qu’au moins 1.5 million de personnes ont besoin d’assistance humanitaire. Arrivée sur le camp de l’évêché à Bossangoa depuis début novembre 2013, ACF est active également à Bangui, et dans la Kémo. ACF n’a jamais quitté le territoire depuis le début de la crise, il y a un an.