Sarah Kimmins, chercheur à l’Université McGill et auteur principal de l’étude, a centré sa recherche sur la vitamine B9, ou folate, une vitamine présente dans les légumes verts, les céréales, les fruits et la viande. L’importance de niveaux suffisants chez les mères de vitamine B9 a déjà été largement établie pour réduire le risque de fausses couches et d’anomalies congénitales.
L’étude démontre pour la première fois que les taux de folate chez le père peuvent être aussi importants pour le développement et la santé des enfants que ceux de la mère. Le père devrait porter autant d’attention à son mode de vie et à son alimentation avant la conception d’un enfant. Deux cs sont évoqués,
· le risque d’une alimentation riche en graisses : Les pères qui consomment trop d’acides gras saturés ou souffrent d’obésité vont mal métaboliser les folates.
· Le risque lié à la malnutrition et donc à une carence directe en folate.
Des anomalies squelettiques graves : Les chercheurs aboutissent à cette conclusion en comparant la progéniture de souris mâles carencées en folates avec celle de souris mâles ayant consommé des apports suffisants de vitamine B9. Ils constatent que la carence paternelle est associée à une augmentation des malformations congénitales de tous types chez les descendants, avec une augmentation de près de 30% du risque de malformations congénitales, dont des anomalies squelettiques graves, cranio-faciale ou touchant la colonne vertébrale. Ainsi, l’image ci-contre révèle des anomalies du crâne chez des souris dont les pères n’ont pas eu suffisamment de folate dans leur alimentation.
En cause, les effets épigénétiques : Les chercheurs montrent que l’épigénome -ou l’expression de certains gènes- des spermatozoïdes est affecté par le mode de vie (du père) et en particulier son alimentation. Ces modifications peuvent influer sur le développement, le métabolisme et le risque de maladies chez l’enfant à naître, plus tard dans la vie. En synthèse, le sperme véhicule aussi une mémoire de l’environnement et de la vie du père.
Les pères doivent donc aussi faire attention à leur alimentation, écrivent les auteurs, qui poursuivent leurs recherches, en collaboration avec une clinique de fertilité, sur les liens entre alimentation du père et santé des enfants.
Sources: Nature Communications 10 December 2013 doi:10.1038/ncomms3889 Low paternal dietary folate alters the mouse sperm epigenome and is associated with negative pregnancy outcomeset Communiqué Université Mc Gill L’assiette de papa et la santé de bébé