Mohamed Laksaci a fait état d’une avancée en matière d’investissements publics et une stagnation au niveau des hydrocarbures avec une baisse du taux de chômage.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, qui présentera mercredi 18 décembre son rapport annuelle au débat général, lors d’une séance plénière, a révélé une réduction de l’inflation pour l’année 2012 et insisté sur l’amélioration de l’investissement productif générateur de richesses hors hydrocarbures devant les membres de la commission de l’Assemblée populaire nationale (APN) des finances et du budget.
Abordant les indicateurs de l’économie algérienne, Mohamed Laksaci a fait état d’une avancée en matière d’investissements publics et une stagnation au niveau des hydrocarbures avec une baisse du taux de chômage. Il a fait état également d’un recul des exportations des hydrocarbures au cours du 1er semestre de l’année 2013 contre une hausse des importations, faisant observer une hausse des crédits accordés au secteur privé comparés à ceux octroyés au secteur public. Quant à la politique monétaire menée actuellement par la BA, elle vise selon les propos du gouverneur de la Banque d’Algérie à absorber de plus en plus les liquidités et à contribuer à l’amélioration de la gestion de l’excédent des liquidités bancaires.
Au contexte de l’environnement mondial, les indicateurs du premier semestre 2013 montrent des signes d’amélioration graduelle des perspectives de l’économie
mondiale, soutenue par les mesures adoptées au niveau des pays avancés et la forte performance des pays émergents et en développement. La poursuite de la reprise de l’économie américaine en
contexte d’amélioration du marché de l’emploi, la sortie de récession de la zone euro au second trimestre et la croissance soutenue de certaines économies émergentes d’Asie et d’Amérique
latine témoignent de cette amélioration, même si la croissance de l’économie chinoise, sur la base du premier semestre 2013, est légèrement en deçà de sa performance de l’année
précédente. Cette amélioration s’est conjuguée à l’émergence de la volatilité des marchés financiers à partir de juin 2013, en situation d’incertitudes liées aux niveaux très élevés des
ratios dette publique/PIB dans les pays développés, pendant que les banques centrales de ces pays maintiennent voire assouplissent davantage leur politique monétaire très accommodante ;
le taux d’inflation étant faible aussi bien aux Etats-Unis que dans la zone euro.
Quant à l’économie nationale, si elle est à l’abri de la volatilité des flux de capitaux qui affecte durement certaines économies émergentes, elle subit
l’effet des autres risques pesant sur les perspectives à court terme de l’économie mondiale à travers notamment le prix du pétrole. Sa position financière extérieure reste solide au premier
semestre 2013, malgré un déficit de la balance des paiements au second trimestre et l’impact négatif des très faibles taux d’intérêt mondiaux. Pour sa part, le prix moyen mensuel du pétrole a
fluctué entre 101,45 et 115,72 dollars/baril au premier semestre 2013, soit une moyenne semestrielle de 108,65 dollars/baril contre 113,37 dollars/baril au cours de la même période de l’année
précédente. Après une hausse au premier trimestre 2013, il a fléchi au second trimestre 2013 à 104,60 dollars/baril, soit une baisse de 7,03 %, en situation de fort recul des quantités
d’hydrocarbures exportées (-10,61 %) au cours du semestre sous revue ; un rythme de contraction qui s’est accru au second trimestre (-12,55 %).
Gestion prudente des réserves et stabilité financière externe
En valeur, les exportations d’hydrocarbures se sont contractées de 14,31% au premier semestre 2013 par rapport au même semestre de l’année 2012, reculant de
37,50 milliards de dollars à 32,14 milliards de dollars.
Cela a affecté négativement la balance commerciale, surtout au second trimestre, pendant que les importations de biens poursuivaient leur trend haussier en
contexte de faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures (0,682 milliard de dollars au premier semestre 2013 contre 0,473 milliard de dollars au premier semestre 2012).
Pour leur part, les importations de biens ont progressé de 20,04 % au premier semestre 2013 par rapport au même semestre de l’année précédente, essentiellement
au titre de la poursuite de l’expansion des importations des biens de consommation non alimentaires (8,7%) et de la progression de celles des biens alimentaires (16,2%). Les importations de
biens d’équipement industriels, quant à elles, se sont accrues à un rythme élevé (25%), contrairement à leur contraction en 2012. L’analyse de la structure des importations qui révèle une
croissance significative des importations des produits pétroliers au premier semestre 2013 relativement au même semestre de l’année passée, confirme la tendance haussière en la matière de ces
deux dernières années, corrélativement aux importations de véhicules (touristiques, utilitaires et autres).
Les importations de services hors revenus des facteurs se sont stabilisées au premier semestre 2013 comparativement à la même période de l’année passée,
essentiellement sous l’effet de l’augmentation de celles au titre des transports maritimes, des services assurances, des services techniques et autres services, contrebalancée par la forte
contraction (-39,8 %) des importations des services au titre du bâtiment et travaux publics.
La Banque d’Algérie a poursuivi, au premier semestre 2013, la gestion prudente des réserves officielles de change en mettant de plus en plus en avant le
suivi rigoureux et la gestion des risques, au moyen notamment de mesures de prudence appropriées pour préserver le capital des investissements de toute perte, tout en atteignant un niveau de
rendement acceptable compte tenu de la persistance de l’environnement de faibles taux d’intérêt mondiaux. La gestion prudente des réserves officielles de change par la Banque d’Algérie
contribue à la stabilité financière externe, en contexte de conduite flexible de la politique de stabilisation du taux de change effectif du dinar. Et son intervention sur le marché
interbancaire des changes a permis d’atténuer l’impact de la volatilité financière sur l’économie nationale, pendant qu’il en a résulté des risques pour la stabilité financière dans plusieurs
pays émergents.
La volatilité accrue sur les marchés des changes a conduit à la dépréciation des monnaies de plusieurs pays émergents.
Houria A.
APS