Cette étude présentée à Euroecho-Imaging 2013, la réunion annuelle de l’Association européenne d’imagerie cardiovasculaire (EACVI) révèle qu’une charge virale en VIH détectable dans le sang double presque la prévalence de la maladie cardiaque. Alors qu’il est bien connu que les patients vivant avec le VIH ont un risque élevé de maladie cardiaque structurelle, ces résultats soulèvent l’hypothèse que le VIH puisse être directement impliqué dans l’étiologie des lésions cardiaques.
Les chercheurs constatent que,
· 47% des patients présentent une maladie cardiaque structurelle, principalement l’hypertrophie ventriculaire gauche, une dysfonction ventriculaire gauche, l’hypertension artérielle pulmonaire et des signes d’insuffisance ventriculaire droite (voir figure).
· Les patients avec charge virale sanguine détectable ont un risque significativement accru de maladie cardiaque structurelle que ceux avec charge indétectable (75% vs 43 %) et cela, indépendamment de leur profil de risque cardiovasculaire ou du type de traitement antirétroviral suivi.
· Le développement du sida, le sexe, l’âge, ou la présence de facteurs de risque cardiovasculaire ne semblent pas avoir d’incidence sur le risque cardiovasculaire.
Le Dr Nieves Montoro de l’Université de Madrid résume, avoir une charge virale détectable double presque la prévalence de maladie cardiaque, ce qui suggère que le VIH lui-même pourrait être un facteur de risque indépendant. Ces résultats ouvrent en effet, pour les chercheurs, l’hypothèse que le VIH est impliqué dans l’étiologie des lésions cardiaques. On sait, ajoutent-ils, que le VIH peut produire une réponse pro-inflammatoire, ce qui pourrait impliquer le système cardiovasculaire.
Sur un plan clinique, ils suggèrent que tous les patients atteints du VIH avec dyspnée passent une échocardiographie transthoracique pour vérifier l’existence d’une maladie cardiaque structurelle.
Source: ESC HIV causes structural heart disease: Detectable blood viral load nearly doubles the prevalence of heart disease (Vignette NHS)