Au revoir là-haut
de Pierre LEMAITRE
J’arrive un peu tard avec ce livre que j’ai lu quasiment à sa sortie. Aujourd’hui, il a remporté le prix Goncourt, un prix que Pierre Lemaitre mérite, tellement son livre m’a bouleversé mais aussi fait renouer avec les "romans de guerre".
Au revoir là-haut, n’est pas pour moi un "polar" comme tout le monde l’entend. Je dirais plutôt : "j’ai lu un roman de guerre".
A la première lecture du résumé au dos du livre, j’ai été dubitative… un livre de guerre, trop peu pour moi ! Merci et je retourne tous les autres livres autour pour en lire les résumés. Pfff… rien, rien ne m’a donné envie de lire quoi que ce soit. Finalement, j’ai choisi "Au revoir là-haut" parce qu’on me l’a conseillé.
En commençant la lecture du livre sur ce soldat qui se retrouve coincé dans un trou d’obus à cause d’un homme haut placé et sans scrupule, puis d’un autre soldat venant porter secours au premier au travers des explosions d’obus, je me suis dit : "Dans quoi je me suis fourrée" ? Autant vous dire clairement, les romans de guerre avec les détails des soldats qui meurent au front, n’est absolument pas le type de livre que je lis et que j’aime lire. Je trouve ça déprimant et fade, un peu comme un chou sans crème.
Je me force donc à aller de chapitre en chapitre jusqu’à ce que j’imagine enfin une sorte de vengeance ! J’imagine une vengeance terrible et violante. Finalement, c’est une vengeance plus manipulatrice et sournoise : ce sera une revanche sous la forme d’une escroquerie à l’ampleur nationale.
Durant tout le roman on suit le quotidien difficile de 2 rescapés de guerre et de cet homme haut placé qui trouvera tous les moyens possibles pour continuer à escalader les échelons sans aucun scrupule. Cet haut placé se verra confier la tâche difficile de rassembler les soldats morts au front pour les enterrer dignement. C’est alors que l’on découvre une entreprise qui vous retourne les tripes. Pour faire des économies, il n’hésite pas à réduire la taille des cercueils quitte à casser le corps des soldats pour les faire entrer; ou alors, mélanger les noms des soldats dans les tombes. Alors qu’un vieux fonctionnaire va mettre son nez dedans, l’histoire va prendre un nouveau tournant.
On découvre aussi un après-guerre difficile, dont il est devenu difficile et très cher de se nourrir, de se loger et même de se chauffer. Nos deux acolytes vont alors trouver le moyen de se venger de tout ce que la guerre leur à fait perdre. Ils vont monter la plus grosse escroquerie de l’après-guerre, sans aucun scrupule ils vont voler l’Etat, les villes, les familles des défunts et leur propre famille.
Ce livre vous emporte dans une histoire d’après-guerre à la fois émouvante et cruelle. Une phrase du résumé résume très bien ce roman : "L’Etat qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants".
En commençant ce livre, je ne m’attendais pas à le lire aussi vite. Il se lit très facilement et l’histoire vous emporte qu’il en est difficile de l’abandonner sur la table de nuit…
Ne passez pas à côté de ce roman car sincèrement, vous aurez loupé "LE ROMAN" de l’année 2013 !